Publié le 6 juin 2019 dans Actualités
Cette campagne sans précédent visait à rappeler la promesse jamais tenue par la France d’allouer 0,7% de la richesse nationale au développement des pays les plus pauvres en combinant actions de communication, évènementiels, mobilisation et plaidoyer. Au-delà d’un soutien financier, pendant plus de 6 mois, les équipes de Focus 2030 ont été aux côtés de Solidarité Sida pour soutenir cette campagne, dont le succès revient à notre partenaire.
En amont des élections présidentielles de 2017, Solidarité Sida et ses nombreux partenaires ont lancé la campagne « Printemps Solidaire » pour interpeler décideurs politiques et sensibiliser les citoyens sur l’importance de la solidarité internationale et la nécessité d’augmenter l’aide publique au développement (APD) de la France.
Sujet souvent à la périphérie du champ politique et médiatique, l’APD est pourtant une politique publique largement soutenue par les français·e·s, lesquel·le·s sont de plus en plus nombreux à soutenir son augmentation, comme le montrent les sondages de Focus 2030.
Il ne restait qu’à démontrer publiquement ce soutien dans une période chargée médiatiquement et encombrée socialement et politiquement. Cette campagne à 360° et innovante a permis de mobiliser une toute nouvelle communauté grâce à un dispositif sans précédent et une couverture médiatique hors pair : appel à l’action signé tout au long de l’année par 350 000 signataires, conférences-débats, meetings-concerts historiques, et une conférence internationale où acteurs de la société civile, penseurs, leaders d’opinion, entrepreneurs et artistes ont pris la parole tels que Bill et Melinda Gates, Nicolas Hulot, Ndaba Mandala, Archive, -M- et bien d’autres encore.
En octobre 1970, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait une résolution selon laquelle chaque pays économiquement avancé devait accroitre progressivement son APD jusqu’à atteindre 0,7% de sa richesse au cours de la décennie suivante. Réaffirmé à plusieurs reprises lors de conférences et sommets internationaux, notamment à la conférence de Monterrey (2002), cet objectif entériné par la quasi-totalité des bailleurs n’a pourtant été respecté à ce jour que par un nombre très restreint de pays donateurs : la Suède, le Luxembourg, la Norvège, le Danemark et le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Focus 2030 a soutenu financièrement le meeting-concert du 17 septembre place de la Concorde, temps fort de la campagne. Printemps Solidaire a réuni près de 550 000 citoyens in-situ et sur Facebook live, et une cinquantaine d’artistes et musiciens, intellectuels et personnalités, tous mobilisés en faveur d’une solidarité internationale accrue et pour l’atteinte des 0,7%.
Le concert, organisé la veille du premier déplacement du Président Emmanuel Macron à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, était l’occasion de rappeler encore une fois - et à un moment opportun - l’importance qu’accorde le public, et tout particulièrement les jeunes, à la solidarité internationale.
Pour nourrir l’argumentaire de la campagne, Focus 2030 a accompagné l’équipe de Printemps Solidaire sur la conception et l’analyse d’une enquête intitulée « Jeunes, solidarité et présidentielles », réalisée en ligne par Harris Interactive, entre le 13 et le 17 mars 2017, auprès d’un échantillon d’un peu plus de 1000 Français âgés de 18 à 35 ans.
Comment les jeunes perçoivent-ils l’engagement ? Quelle vision ont-ils de la solidarité ? Croient-ils en la politique ? Que pensent-ils de la prochaine élection présidentielle ?
Les résultats de l’enquête sont sans appel : 91% des jeunes affirment que la solidarité est une valeur importante pour eux, pour 77% d’entre eux la solidarité internationale doit être un aspect important du projet des candidats, et 65% des jeunes souhaitent que la France participe au soutien des populations des pays les plus pauvres. Enfin l’enquête conclue que la jeunesse est défiante vis-à-vis des politiques mais ouverte sur le monde et attachée à la solidarité internationale.
Fruit d’une mobilisation collective des nombreux acteurs du développement, Emmanuel Macron s’est engagé devant les chefs d’État présents aux Nations unies à porter l’effort de la France en matière d’APD à 0,55% du RNB d’ici 2022. Il a rappelé à cette occasion que cet effort n’était pas suffisant, « Je vous remercie pour vos applaudissements, mais je veux les tempérer en quelque sorte. D’abord parce que je sais que certains attendent davantage et que ça n’est jamais assez et la France aujourd’hui n’est pas suffisamment à ce rendez-vous », preuve que le message a bien été entendu.
Sans la mobilisation sans précédent des ONG, parmi lesquelles Solidarité Sida, il eut été peu probable que le Président nouvellement élu s’engage aussi tôt dans son mandat - et de façon aussi ambitieuse - pour un retour de la France à la table des grands pays donateurs en matière d’APD et que les médias s’emparent de ce sujet jusque-là peu couvert.