Publié le 30 mai 2018
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Notre conviction est qu’il importe de mettre de toute urgence les Objectifs de développement durable à l’agenda politique, médiatique et citoyen, par tous les moyens possibles, afin que les gouvernements, avec l’appui et la pression du plus grand nombre, mettent en œuvre des politiques publiques efficaces, transparentes et ambitieuses.
C’est pourquoi notre association entend offrir les outils et conseils pour soutenir des campagnes et recherches en mesure d’amplifier l’action des acteurs de la solidarité internationale.
L’année 2017 fut l’occasion de tester notre modus operandi.
En partageant et échangeant de manière régulière avec les acteurs du développement sur les résultats de nos sondages et focus groupes, nous avons pu apporter les réponses à un certain nombre de questions :
Le constat est sans appel : si une partie de nos concitoyens est parfois perméable à la tentation du repli national dans ces temps de crises sécuritaire, climatique et « migratoire », une grande majorité est consciente de nos interdépendances vis-à-vis du reste du monde et de la nécessité que la France et l’Europe prennent leur part de responsabilité pour répondre aux grands défis mondiaux.
L’innovation ne se décrète pas, elle se pense et s’organise. La campagne Printemps Solidaire, portée par notre partenaire Solidarité Sida, pour que 2017 soit l’année du « 0,7 » (en référence au 0,7% du RNB que tout pays « industrialisé » est censé redistribuer en aide aux pays en « développement »), a mobilisé 500 000 citoyens sur les Champs-Élysées le 16 avril puis 200 000 jeunes Place de la Concorde à la mi-septembre. Cette mobilisation sans précédent a permis de mettre à l’agenda la question du financement du développement et du rôle de la France à l’heure où se dessinaient les grandes orientations du nouveau quinquennat. En soutenant financièrement et en accompagnant quotidiennement Printemps Solidaire, ce mouvement soutenu par 70 ONG et associations ayant recueilli plus de 350 000 signataires à son appel, nous avons expérimenté une nouvelle manière de faire campagne. Combiner musique, enthousiasme, messages positifs peut, quand le savoir-faire est au rendez-vous, mobiliser une jeunesse engagée et généreuse, et in fine, contribuer à mettre en débat un enjeu jusque-là périphérique au champ politique.
Nous avons planté les premières graines d’un « hub du développement » avec l’envie de réunir les acteurs de la solidarité internationale aussi régulièrement que possible pour échanger, débattre, confronter nos points de vue sur les moyens à mettre en œuvre pour mettre à l’agenda politique, médiatique et citoyen les Objectifs de développement durable.
Dès octobre, la première rencontre avec les membres de notre toute nouvelle communauté a été l’occasion de présenter pour la première fois en France les résultats du programme Aid Attitudes Tracker (analyse des perceptions, opinions et connaissances des Français sur les grands enjeux de développement). Cette rencontre a été suivie par des formations sur mesure pour nos partenaires souhaitant un éclairage spécifique sur les conclusions du programme. Nous avons eu le plaisir de recevoir Bill Gates, co-fondateur de la Fondation Bill et Melinda Gates, invité à échanger avec les membres de notre communauté sur les enjeux de l’aide publique au développement et du multilatéralisme.
En 2017, pas moins de 7 programmes des candidats à l’élection présidentielle ont expressément mentionné la question du financement du développement et son augmentation. Ce record sous la Vème République n’est pas le fruit du hasard. L’ensemble de la communauté du développement, à force de tribunes libres, de rencontres institutionnelles et de persuasion, est parvenue à mettre à l’agenda des élections présidentielles la politique publique la plus essentielle pour un grand nombre d’individus dans le monde et paradoxalement la moins questionnée : l’aide publique au développement. C’est le succès de tout un secteur auquel nous sommes fiers d’appartenir.
Si les annonces ont été éloquentes, avec la décision du nouveau Président de la République d’augmenter l’aide publique au développement à hauteur de 0,55% du RNB d’ici 2022 (contre 0,43% en 2017), il faudra rester vigilant et scruter attentivement et collectivement cette décision afin que cette trajectoire budgétaire se confirme dans les faits et que cette politique de solidarité internationale ne soit pas dévoyée dans sa mise en œuvre. Aux côtés de nos partenaires, nous comptons bien poursuivre nos efforts dans cette direction.