Publié le 29 avril 2022 dans Sondages , Décryptages
En partenariat avec l’University College London (UCL) et l’Université de Birmingham, Focus 2030 mène un programme de recherche-action destiné à analyser les perceptions, attitudes, comportements et ressentis des citoyens sur les enjeux de solidarité internationale dans quatre pays : France, Allemagne, États-Unis et Royaume-Uni. Intitulé Development Engagement Lab (DEL), ce projet vise à alimenter en données chiffrées les acteurs du développement (ONG, fondations, think tanks, ministères, institutions publiques, organisations internationales) afin de leur permettre de mieux saisir les attentes citoyennes pour mettre en œuvre leurs activités de communication, de mobilisation et de plaidoyer. C’est dans ce cadre qu’entre le 14 et le 17 janvier 2022, les équipes du projet DEL ont réalisé un sondage d’opinion sur les enjeux de diffusion et d’accès aux vaccins anti-Covid-19, dont est extraite l’analyse qui suit, portant sur le niveau de soutien à l’aide au développement. |
Trois fois par an, nous interrogeons les Français·es à partir d’une même question afin de prendre connaissance de l’évolution du soutien au principe de l’aide au développement, à savoir dans quelle mesure le gouvernement français devrait « contribuer » ou non selon nos concitoyen·ne·s à l’aide internationale pour soutenir les pays en développement.
Les réponses révèlent que les Français·es sont deux fois plus nombreux à estimer que la France doit être « généreuse » en matière d’aide internationale (31%) qu’à estimer que la France « ne doit pas contribuer » à l’aide internationale (16%).
La majorité des Français·es se rangent, par ignorance ou conviction, dans une position médiane entre une participation généreuse de la France et pas de contribution du tout (43%).
On observe que la ventilation des réponses à cette question demeure très stable dans le temps depuis 2019, date à laquelle la question a commencé à être posée. Tout se passe comme si l’opinion des Français·es quant à la participation de la France à une "aide internationale" en faveur des pays pauvres relevait de l’évidence. Aucun événement ni national ni international, pas même la pandémie de Covid-19, ne semble faire varier cette opinion, ni dans un sens, ni dans l’autre.
L’orientation politique, une variable prédictive du soutien à l’aide au développement
L’orientation politique constitue une variable discriminante majeure quant à l’organisation des réponses à cette question. Par rapport à la moyenne des Français·es, les sympathisant·e·s "de gauche" sont beaucoup plus nombreux à déclarer vouloir que la France contribue généreusement à l’aide internationale (+25 points). Tandis que les sympathisant·e·s de droite sont nettement moins nombreux (-10 points par rapport à la moyenne), soit un écart de 35 points entre les deux côtés de l’échelle politique. Sur cette question, les réponses des sympathisants du centre se situent à mi-chemin (36%) entre la droite et la gauche.
Jeunesse et niveau d’instruction : deux facteurs de soutien à une plus grande générosité de la France vis-à-vis des pays les plus pauvres
Les jeunes de moins de 34 ans sont plus nombreux à plébisciter une aide "généreuse" de la France par rapport à la moyenne des Français·es (+10 points). Les Français·es déclarant avoir au moins le Bac sont également plus nombreux (+13 points) à répondre positivement à la question posée par rapport à ceux qui n’ont pas le Bac.
Ces données sont issues de notre sondage réalisé par l’Institut YouGov et piloté par l’équipe de recherche du University College London et de l’Université de Birmingham dans le cadre du projet Development Engagement Lab. Information et méthodologie disponible ici. |