Focus 2030
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Impôt sur la fortune, diplomatie féministe, taxe sur les transactions financières... Les attentes des Français·es pour le prochain quinquennat

Publié le 10 mars 2022 dans Sondages

En partenariat avec l’University College London (UCL) et l’Université de Birmingham, Focus 2030 mène un programme de recherche-action destiné à analyser les perceptions, attitudes, comportements et ressentis des citoyens sur les enjeux de solidarité internationale dans quatre pays : France, Allemagne, États-Unis et Royaume-Uni.

Intitulé Development Engagement Lab (DEL), ce projet vise à alimenter en données chiffrées les acteurs du développement (ONG, fondations, think tanks, ministères, institutions publiques, organisations internationales) afin de leur permettre de mieux saisir les attentes citoyennes et renforcer l’impact de leurs actions de communication, de mobilisation citoyenne, de recherche et de plaidoyer.

Quelques semaines avant l’élection présidentielle qui se tiendra les 10 et 24 avril 2022, nous avons souhaité prendre connaissance des attentes et des priorités des Français·es sur des grands sujets qui intéressent le national autant que l’international.

Ce sondage Focus 2030-DEL a été réalisé par l’institut YouGov du 13 au 21 janvier 2022 auprès d’un échantillon représentatif de la population adulte de 2107 personnes. Marge d’erreur +/- 2%. Méthodologie détaillée à consulter ici.


Taxer les transactions financières pour financer des dépenses de solidarité internationale, une source de financement innovant adoubée par 50% des Français

On observe une forte adhésion des Français à l’idée d’une taxe sur les transactions effectuées sur les marchés financiers notamment en bourse, afin de financer l’aide publique au développement. Ce financement innovant est sans doute d’autant plus accepté qu’il ne toucherait pas la majorité des personnes interrogées, pour mieux se concentrer sur celles qui possèdent des titres ou actions.

Ce concept est particulièrement apprécié par les sympathisants de gauche (71%) par rapport aux électeurs du centre (54%) ou de droite (44%) chez qui on identifie l’opposition la plus élevée (27%). Les électeurs de J.L. Mélenchon sont les plus nombreux (70%) à soutenir cette idée, cependant également soutenue par 59% des électeurs d’E. Macron et 50% des électeurs de V. Pécresse. Les répondants de 18 à 34 ans sont moins nombreux que leurs aînés à soutenir cette taxe.


Réinstaurer un impôt sur la fortune (ISF) pour financer la lutte contre le changement climatique, un impôt consensuel ?

La réinstauration d’un ISF dont les recettes seraient fléchées vers le financement de la lutte contre le réchauffement climatique semble séduire 55% des Français. Cette initiative associe deux aspects plutôt consensuels, taxer les plus riches et protéger l’environnement. Pour l’une de ces raisons, ou bien même pour les deux, le soutien culmine à 79% chez les électeurs de J.L. Mélenchon et à 62% chez les électeurs de M. Le Pen. C’est chez les électeurs de V. Pécresse que l’opposition à ce nouvel ISF est le plus marqué (39%), des opinions finalement relativement proches des électeurs de E. Zemmour, représentant à la fois tous les deux les catégories sociales de possédants et les électeurs les moins sensibles aux enjeux climatiques.

A noter que même si la suppression/modification du précédent ISF fait partie des décisions du président Macron conformément à son programme en 2017, 46% des Français qui ont l’intention de voter pour lui en 2022 soutiennent aujourd’hui ce nouvel ISF. De façon générale, l’approbation de l’ISF demeure un marqueur de gauche (78%), tandis que l’opposition à l’ISF est un marqueur du centre (23%) et de droite (32%). Le soutien des femmes à cette fiscalité est plus marquée que chez les hommes.


57% des Français·es approuvent la "diplomatie féministe" adoptée par la France pour faire avancer les droits des femmes à l’échelle du monde

Ce projet politique rassemble les opinions de tous les Français, dans des proportions certes variées, quelle que soit leur coloration politique ou leurs intentions de vote à l’élection présidentielle de 2022. En moyenne, seuls 9% des Français s’opposent à cette décision de la France, un pourcentage légèrement supérieur chez les répondants de moins de 45 ans, les sympathisants de droite et les personnes les plus diplômées. C’est chez les personnes ayant l’intention de voter pour E. Zemmour que l’on remarque le taux d’approbation le plus faible, une adhésion cependant relativement élevée à 40%. Par contraste, c’est chez les électeurs d’E. Macron que le soutien à la diplomatie féministe est le plus élevé, soit davantage que les personnes ayant l’intention de voter pour J.L. Mélenchon.


Les Français·es soutiennent l’idée d’une solidarité internationale spécifique à la pandémie de Covid-19

36% des Français interrogés dans cette étude estiment que la France devrait faire davantage d’efforts pour soutenir les efforts des pays les plus pauvres contre la pandémie de Covid-19 (vaccins, tests, traitements, etc.). Parallèlement, dans les mêmes proportions (38%), les Français estiment que la France a fait suffisamment d’efforts, sans pour autant s’y opposer. C’est à dire que la solidarité de la France envers les pays pauvres en matière sanitaire dans le contexte de la pandémie, est acceptée voire attendue. Il y a d’un côté ceux qui pensent que ça n’est pas suffisant et de l’autre ceux qui semblent satisfaits de la contribution de la France dont ils acceptent le bien fondé. En moyenne, seuls 11% des répondants estiment que cet effort a été trop important.

Ces opinions sont inversement proportionnelles aux orientations politiques observées dans les intentions de vote. Plus les candidats sont à gauche (J.L. Mélenchon) et plus cette solidarité est attendue. A l’inverse, les électeurs de M. Le Pen et E. Zemmour sont les plus nombreux à critiquer ces efforts de la France. Les électeurs d’E. Macron se situent à mi-chemin dans la diversité de ces opinions. Quand 66% des sympathisants de gauche estiment que la France devrait faire davantage d’efforts, ce pourcentage diminue à 44% chez les sympathisants du centre et chute à 21% chez les sympathisants de droite.

Les répondants de 18 à 44 ans sont plus nombreux (43%) à estimer que la France devrait faire plus d’efforts en matière de solidarité sanitaire en comparaison avec leurs aînés de plus de 45 ans (31%).

De façon assez logique, les Français en faveur d’une augmentation de l’aide publique au développement sont également plus nombreux (75%) à vouloir que la France augmente ses efforts pour aider les pays pauvres à faire face à la pandémie de Covid-19.

Ces données sont issues de notre sondage réalisé par l’Institut YouGov et piloté par l’équipe de recherche du University College London et de l’Université de Birmingham dans le cadre du projet Development Engagement Lab. Information et méthodologie disponible ici.

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