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Entretien avec Alice Barbe, co-fondatrice et présidente de l’Académie des Futurs Leaders

Publié le 3 mai 2022 dans Actualités

Focus 2030 soutient l’Académie des Futurs Leaders - un programme d’immersion et de formation visant à outiller des personnalités engagées dans la vie publique - afin de contribuer à accompagner ses participants dans leur engagement en faveur de la justice sociale et environnementale, conditions nécessaires à la réalisation des Objectifs de développement durable. Nous nous sommes entretenus avec sa présidente, Alice Barbe.

Entretien avec Alice Barbe, co-fondatrice et présidente de l’Académie des Futurs Leaders

Focus 2030 : Pourriez-vous nous en dire plus de la genèse de l’Académie des Futurs Leaders et des valeurs qui l’animent ?

Alice Barbe : L’Académie est née d’un constat, celui d’une défiance grandissante envers l’engagement politique, qui représente pourtant un vecteur de choix pour l’action en faveur de la démocratie, de la planète ou la lutte contre les inégalités. Alors que le désengagement partisan est manifeste nous voyons bien que nous sommes à l’ère des mouvements. Avec mon associé, Michka Bengio, français vivant à New York qui a participé à de nombreuses campagnes politiques, nous avons voulu prendre ce qu’il y’a de meilleur dans ce qui se dessine comme futur politique.

L’Académie vise à encourager ceux qui mènent ces combats à réfléchir à leur impact sur le long terme, notamment via l’engagement dans la cité en faveur de la justice sociale et environnementale concourant à la réalisation des Objectifs de développement durable. Malheureusement, il règne un sentiment ambiant que le monde politique et les sphères décisionnelles demeurent inaccessibles et manquent de vertu. L’Académie fonde dès lors toutes ses actions sur la base de trois piliers : éthique, intégrité et empathie. Le cursus d’excellence propose des cours sur des sujets cruciaux : droit, sciences politiques, data, communication et solidarité internationale avec toujours cette boussole. Elle amène les participants à s’interroger, à sortir de leur posture de militants pour entrer dans celle d’apprenants.

L’Académie vise à encourager (ses participants) à réfléchir à leur impact sur le long terme, notamment via l’engagement dans la cité en faveur de la justice sociale et environnementale concourant à la réalisation des Objectifs de développement durable .



Focus 2030 : Pouvez-vous nous parler du processus, des critères de sélection et des profils des 13 premiers candidats que vous avez retenus ?

A. B. : Nous ne souhaitions pas ouvrir de candidatures pour ce processus mais bien lancer un appel à tous : qui rêvez-vous de voir incarner vos espoirs et vos ambitions pour l’avenir ? Nous avons reçu près de 320 nominations de profils très divers, géographiquement mais aussi en termes d’âge, d’expérience, de cultures, de milieux sociaux. Nous avons malheureusement dû limiter cette sélection et avons retenu trois critères. D’abord, la capacité de mobiliser. Si nous sommes à l’âge des mouvements, je suis persuadée que ceux qui seront un jour amenés à créer une véritable transformation démocratique seront ceux en qui des millions de personnes croient. Ensuite, nous avons retenu la nature de leurs combats, il fallait que ce soient des engagements en faveur d’une meilleure démocratie, d’écologie et de justice sociale.

Parmi les participants, il y a autant de personnes ayant fait de grandes écoles que pas du tout. Figurent des personnes comme Stephane Ravacley, qui est boulanger et s’est fait connaître en menant une grève de la faim, Anne Pédron, enseignante et plume, Sanaa Saitouli qui se bat pour la démocratie et l’inclusion à Cergy, ou encore Clélia Compas qui se bat pour la cause des personnes réfugiées et a depuis son arrivée à l’Académie lancé une opération humanitaire d’évacuation en Ukraine.



Focus 2030 : Vous accueillez vos premiers participants depuis janvier 2022. Quels défis anticipez-vous pour cette première année ? Quelles ambitions nourrissez-vous pour les mois et années à venir ?

A. B. : Certains ont depuis le début de l’aventure décidé de se présenter à des élections, sur le long comme le court terme. D’autres réfléchissent à comment se positionner dans divers mouvements d’ici à cinq ans ou à en lancer. Ils ont tous un agenda sur des temporalités différentes. C’est à nous de trouver le meilleur moyen de répondre à leurs besoins. Le plus grand défi avec des participants aussi divers c’est de répondre à leurs besoins individuels tout en créant une ingénierie collective.

J’espère qu’ils trouvent dans le cursus (...), les ressources dont ils ont besoin pour se sentir légitimes d’incarner les espoirs de tellement de personnes qui se sentent oubliées et laissées pour compte.

J’espère qu’ils trouvent dans le cursus, les personnalités rencontrées, l’accompagnement en développement personnel, les ressources dont ils ont besoin pour se sentir légitimes d’incarner les espoirs de tellement de personnes qui se sentent oubliées et laissées pour compte. C’est cela l’ambition : recréer du dialogue et de l’espoir en l’incarnation politique.


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