Publié le 8 mars 2023 dans Faits et chiffres
Une femme meurt toutes les 2 minutes dans le monde pendant la grossesse ou l’accouchement.
On entend par décès maternel tout décès résultant de complications liées la grossesse, l’accouchement, survenant alors que la femme est enceinte ou dans les six semaines suivant la fin de la grossesse. Les principales causes de ces décès sont : les hémorragies graves, l’hypertension artérielle, les infections liées à la grossesse, les complications d’un avortement à risque, les pathologies sous-jacentes qui peuvent être aggravées par la grossesse (comme le VIH/sida et le paludisme). |
Le dernier rapport produit par l’OMS faisait état de 287 000 décès maternels en 2020, soit une légère baisse en comparaison des 309 000 décès enregistrés en 2016.
Dans la plupart des régions du monde, les taux de mortalité maternelle ont eu tendance à stagner entre 2015 et 2020. Ils ont augmenté dans deux régions, en Amérique du nord (+ 17 %) et en Amérique latine et dans les Caraïbes (+ 15 %), et à l’inverse ont diminué dans la plupart des régions d’Afrique et en Asie du sud. De manière générale, dans les pays les moins avancés, le taux a diminué d’environ 15 % entre 2015 et 2020.
Dans l’ensemble, le taux mondial de mortalité maternelle a diminué de 34 % entre 2000 et 2020.
En nombre total, les décès maternels restent cependant concentrés dans les régions les plus pauvres du monde et les pays touchés par les conflits : environ 70 % de l’ensemble des décès maternels en 2020 ont eu lieu en Afrique subsaharienne.
Le Tchad, le Soudan du Sud et le Nigéria sont les trois pays où les taux de mortalité sont les plus élevés.
L’Afrique Occidentale/Centrale est la région où le taux de décès a toujours été le plus élevé, malgré une diminution de 19 % entre 2000 et 2020. Sur l’année 2020, ce taux reste toutefois trois fois supérieur à la moyenne mondiale (724 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, contre 223 au niveau mondial).
Les décès maternels s’expliquent principalement par à un sous-financement des soins de santé primaires, un manque de personnel soignant qualifié, des lacunes dans les chaînes d’approvisionnement et des ruptures de stocks de produits médicaux. Les dernières estimations de l’OMS indiquent qu’un tiers des femmes dans le monde ne bénéficient pas d’au moins quatre des huit examens prénataux recommandés ou ne reçoivent pas les soins postnataux essentiels.
La cible 3.1 des Objectifs de développement durable relative aux décès maternels vise à faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2030, alors que celui-ci était estimé à 223 en 2020. Les progrès réalisés dans certaines régions du monde montrent qu’il est possible de le réduire, mais des investissements supplémentaires sont nécessaires pour renforcer les systèmes de santé, améliorer l’accès aux soins adaptés et de qualité, et former le personnel de santé pour prévenir et traiter les complications liées à la grossesse et à l’accouchement.
Sans ces efforts, ce sont les vies de plus d’un million de femmes supplémentaires qui sont en danger d’ici 2030, alors que ces décès sont évitables dans la grande majorité des cas.
Consultez ce lien pour découvrir le dossier droits des femmes de Focus 2030 dans son intégralité. |