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    « Aucun pays ne devrait avoir à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la préservation de la planète », tel était le crédo du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui s’est tenu à Paris les 22 et 23 juin derniers en vue d’apporter sa pierre à l’édifice d’une réforme de l’architecture financière internationale aussi urgente que nécessaire.

    Figées depuis la seconde guerre mondiale, les institutions de Bretton Woods et plus largement les acteurs traditionnels de la finance internationale sont obsolètes à plus d’un titre. Que l’on songe à leurs missions, à leurs instruments, à leur agilité ou encore à leur capacité à répondre aux nouveaux défis du XXIe siècle, une réforme en profondeur des manières de faire, de penser et de financer les politiques de développement international s’impose.

    Ce, d’autant plus que le monde se fracture à la vitesse de la lumière, réduisant à la portion congrue la coopération entre les nations au sein d’une communauté internationale en pleine déflagration géopolitique, accentuant la défiance de nombreux pays dits du « Sud global » à qui l’on demande beaucoup mais qui ne se sentent – à juste titre – ni représentés, ni soutenus.

    Faisant simultanément face à un accroissement inédit de la pauvreté et des inégalités, à un endettement historique et aux catastrophes climatiques et sanitaires, les pays en développement et émergents sont en droit d’attendre que leurs voix soient entendues et leurs besoins satisfaits. Car c’est quotidiennement que ces pays doivent faire le choix entre lutter contre la pauvreté, éduquer les nouvelles générations, financer la santé de leur population, investir dans leur transition climatique et énergétique ou rembourser leur dette. C’est fort de ce constat partagé que le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial a lancé ou soutenu un certain nombre d’initiatives visant à susciter un « choc de concessionnalité et de solidarité internationale ».

    Résumées par le Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, et détaillées autour d’une feuille de route, ces pistes ont-elles été prises en compte par la communauté internationale depuis juin dernier ? C’est à cet exercice que Focus 2030 s’est prêtée en analysant les nombreuses publications institutionnelles et des acteurs de la solidarité internationale et en conduisant une série d’entretiens avec des expert·e·s et personnalités du monde politique et de la société civile.

    Le constat est pour le moins mitigé. Si de nombreuses réformes et pistes ambitieuses, à l’instar de la création de taxes internationales, sont à l’étude, le rythme des progrès ne permettra ni aux pays en développement de mobiliser les ressources nécessaires pour décider de leur trajectoire de développement, ni par conséquent d’atteindre les Objectifs de développement durable dans les temps impartis.


    Sommaire

    – Quelles avancées depuis le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial ?

    3 questions à… Expert·e·s, activistes, responsables politiques et personnalités témoignent 

    Financement du développement : les dates à connaître

    – Financement du développement : état des lieux des inégalités mondiales

    Sondage : les Français·es favorables à une réforme de l’architecture financière mondiale et à de nouvelles opportunités de financement

    – La société civile mène campagne en faveur d’une réforme de l’architecture financière mondiale

    Pour aller plus loin : accéder aux ressources utiles


    Quelles avancées depuis le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial ?

    Focus 2030 effectue un suivi régulier des engagements pris lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial afin de dresser un bilan de l’évolution de la réforme de l’architecture financière internationale.

     

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    3 questions à… Expert·e·s, activistes, responsables politiques et personnalités témoignent

     

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    Financement du développement : les prochaines étapes

     

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    Financement du développement : état des lieux des inégalités mondiales

    À mi-parcours de l’Agenda 2030, le constat dressé par les Nations unies est alarmant : seules 15 % des cibles des Objectifs de développement durable (ODD) sont en voie d’être atteintes en 2023. Pire, 37 % des cibles n’ont enregistré aucun progrès ou ont régressé par rapport à 2015, l’année d’adoption des 17 ODD. À ce rythme, aucun objectif ne sera atteint en 2030.

    Chiffre clé : En 2023, 15 % des cibles des ODD sont en bonne voie pour être atteintes d’ici à 2030 (source : Nations unies)

     

    À la suite de la pandémie de Covid-19, le nombre de personnes vivant en situation d’extrême pauvreté (avec moins de 2,15$ par jour) a augmenté pour la première fois en 20 ans, pour passer de 648 millions en 2019 à 719 millions en 2020. Cette conséquence dramatique de la pandémie a davantage affectés les populations des pays à faible revenu, qui ont vu leurs progrès en matière de lutte contre la pauvreté régresser de 8 à 9 ans, contre 3 à 4 ans en moyenne dans le monde. Les personnes vivant dans ces pays sont également moins protégées face aux risques de la vie : dans les pays à faible revenu, seules 7,8 % des personnes vulnérables bénéficiaient d’une protection sociale en 2020.

    Chiffre clé : Dans les pays à faible revenu, les progrès dans la lutte contre la pauvreté ont régressé de 8 à 9 ans en 2020, contre 3 à 4 ans en moyenne dans le monde (source : Banque mondiale).

     

    Les pays en développement font face à un double défi : alors qu’ils sont en première ligne dans la lutte contre la pauvreté, la majorité d’entre eux est également vulnérable aux conséquences des changements climatiques. Pourtant, ces pays ne sont historiquement pas responsables de la majeure partie des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète.

    Chiffre clé : 97 % des personnes affectées par les conséquences des événements climatiques extrêmes vivent dans les pays en développement (source : Loss and Damage Collaboration).

     

    Ces enjeux requièrent des investissements importants afin de financer des politiques publiques de lutte contre la pauvreté et de transition écologique. Néanmoins, l’espace fiscal des pays en développement ne leur permet pas de procéder à ces ajustements : bon nombre de ces pays sont confrontés à un endettement croissant depuis plusieurs années, qui culmine depuis la pandémie de Covid-19 et le déclenchement de la guerre en Ukraine.

    Certains pays en développement ne sont donc plus en capacité de financer leurs services essentiels : les remboursements de la dette ont dépassé les dépenses en santé dans 62 pays en développement, et dans 21 pays, ils ont dépassé les dépenses en éducation.

    Chiffre clé : 40 % des personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde vivent dans les 52 pays les plus endettés (source : PNUD).

     

    Les principales institutions financières internationales (le FMI et la Banque mondiale) ont pour mandat de fournir des financements (sous forme de prêts ou de dons) aux pays en développement. Cependant, ces institutions ont des difficultés à intégrer les défis auxquels sont confrontés ces pays, tels que l’endettement et l’adaptation aux changements climatiques, dans leurs politiques et contrats de prêts.

    Cette incapacité à répondre de manière adéquate à ces enjeux s’explique en partie par la gouvernance de ces institutions : 12 pays possèdent à eux-seuls plus de la moitié des pouvoirs de vote du FMI et de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le développement (BIRD), la principale organisation émettrice de prêts du Groupe de la Banque mondiale.

    Chiffre clé : Seuls 14,6 % des prêts de la Banque mondiale ont été accordés à des pays africains en 2020, alors que 9 des 10 pays les plus vulnérables aux conséquences des changements climatiques se situent en Afrique subsaharienne (source : ONE & Banque Africaine de Développement).

     

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    Sondage : les Français·es favorables à une réforme de l’architecture financière mondiale

    Dans le cadre du projet de recherche Development Engagement Lab porté par UCL et Birmingham University, Focus 2030 a interrogé entre le 19 et le 25 mai 2023 un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française sur les enjeux entourant le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Retrouvez tous les résultats de ce sondage.

    Les Français·es soutiennent l’instauration de nouvelles taxes pour lutter contre les changements climatiques et leurs conséquences à l’échelle du monde :

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    Les acteurs de la société civile mènent campagne en faveur d’une réforme de l’architecture financière mondiale

    Les acteurs de la société civile se mobilisent depuis le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial en faveur d’une réforme de l’architecture financière internationale. Nouvelles taxes, annulation de la dette, informations des citoyen·ne·s : découvrez les campagnes des ONG pour la transformation du système financier international.

     

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    Ressources utiles

    De nombreux centres de recherche décryptent les enjeux de la réforme de l’architecture financière internationale. Découvrez notre revue de la littérature détaillant les ressources sur le sujet de manière plus complète.

     

    🔗 Pour aller plus loin

     

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    Pour en apprendre davantage sur les précédentes étapes de la réforme de l’architecture financière internationale, consulter les résumés de Focus 2030 :

     

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