Focus 2030
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L’Humanité fait actuellement face à des défis multiples et concomitants

L’accroissement de la pauvreté à l’échelle du monde, inédit depuis plus de vingt ans, des catastrophes climatiques en perpétuelle augmentation et une crise de la dette historique qui frappent en premier lieu les pays les plus fragiles méritent une réponse de la communauté internationale à la hauteur des enjeux.

Faire face au double défi du climat et de la pauvreté nécessite de mobiliser les financements nécessaires et de réformer structurellement les règles du jeu de l’architecture financière internationale. C’est l’ambition affichée de ce Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, organisé à Paris les 22 et 23 juin 2023, un Sommet que 64 % des Français·es considèrent d’ailleurs comme nécessaire pour répondre aux difficultés économiques des pays les plus pauvres. 

Remettre sur la bonne voie les Objectifs de développement durable, dont les progrès ont été stoppés net par la polycrise en cours, nécessiterait une coopération internationale inédite. Or, les promesses non tenues des pays les plus riches en matière de lutte contre la pauvreté et pour le climat n’ont fait que fracturer davantage un monde en tension.

Aussi, le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial ne devra pas éluder les nombreuses questions qui fâchent et faire preuve d’ambition. Il sera de toute évidence une étape parmi d’autres à venir.

Afin de mieux saisir les nombreux enjeux du Sommet, notre association, Focus 2030, a souhaité mettre à disposition un décryptage aussi complet que possible en dressant un état des lieux des défis et des solutions qui entourent ce sommet. 

Découvrez nos données libres de droit, cartographies, témoignages de personnalités, synthèse des solutions envisagées dans les négociations et les campagnes et revendications des acteurs de la société civile.

🔗 Découvrez les dernières actualités du Sommet (mises à jour régulièrement)

 

Avertissement : ce dossier spécial est réalisé par Focus 2030, une association indépendante. Pour consulter les informations officielles relatives au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, se référer au site officiel.
 

 


Sommaire


 

Huit ans après l’adoption des Objectifs de développement durable par l’ensemble des membres des Nations unies, force est de constater que la réalisation de cet Agenda 2030 est mise à mal par la polycrise en cours. 

Les répercussions de la pandémie de Covid-19, de la guerre en Ukraine et la multiplication des catastrophes liées aux changements climatiques ont gravement entravé l’atteinte de chacun des 17 Objectifs de développement durable.

Sans liquidité, les pays les plus fragiles subissent de plein fouet les crises en cours. 

La contraction inédite de leur espace fiscal anéantit leur capacité à répondre aux besoins essentiels de leurs populations et à mener à bien leur transition climatique, ainsi que le soulignent les faits et chiffres qui suivent.

🔗 Découvrez notre analyse détaillée des défis à relever

 

Lutte contre l’extrême pauvreté : la fin des progrès ?

Les conséquences directes et indirectes des crises sanitaire, économique et sociale simultanées ont mis à mal les progrès considérables réalisés depuis les années 1990 en matière de lutte contre la pauvreté.

Chiffres clés : 9,3% de la population mondiale vivait avec moins de 2,15 $ par jour en 2020. Entre 2019 et 2020, 70 millions de personnes supplémentaires ont basculé sous le seuil d’extrême pauvreté (source : Banque mondiale). 

 

🔗 En savoir plus sur l’état de la pauvreté dans le monde

 

Une polycrise qui affecte durablement les conditions de vie de millions d’individus

Si les récentes crises ont eu un impact négatif sur les revenus de millions de personnes, c’est l’ensemble des conditions de vie des individus qui ont également été affectées. L’Indice de développement humain (IDH), calculé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), rend compte de ces évolutions à travers l’agrégation d’indicateurs de pauvreté, d’espérance de vie et de niveau d’éducation des populations par pays et régions.

Chiffres clés : La pandémie de Covid-19 a eu un impact négatif sur l’indice de développement humain dans 90 % des pays du monde. 250 millions d’enfants et jeunes ne vont pas à l’école dans le monde et 400 millions de personnes n’ont pas accès aux services de santé de base. Au rythme actuel, il faudra attendre 131 ans pour atteindre l’égalité de genre dans le monde. 

 

🔗 En savoir plus sur les conséquences de la polycrise sur la pauvreté, l’éducation et la santé

 

Injustice climatique : les pays les moins responsables sont les plus affectés

Alors que le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) alerte sur la nécessité d’adopter immédiatement des politiques publiques visant à réduire les émissions carbone, les progrès réalisés sont actuellement trop lents pour tenir l’ambition de l’Accord de Paris : limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport aux températures pré-industrielles. Résultat : les pays les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre sont les plus affectés par les conséquences du dérèglement climatique.

Chiffres clés : 97 % des personnes affectées par les conséquences des événements climatiques extrêmes vivent dans les pays en développement (source : Loss and Damage Collaboration).

 

🔗 En savoir plus sur l’injustice climatique

 

Dette des pays en développement : vers une crise systémique ?

Le niveau d’endettement des pays en développement atteint des niveaux record. De plus en plus de pays sont aujourd’hui confrontés à des niveaux d’endettement limitant leur capacité à financer des politiques publiques répondant aux besoins essentiels des populations. Entre 2019 et 2021, les remboursements de la dette ont dépassé les dépenses en santé dans 62 pays en développement, et dans 21 pays, ils ont dépassé les dépenses en éducation. Parmi ces pays figurent notamment les pays les plus vulnérables aux conséquences des changements climatiques, limitant d’autant plus leur capacité à financer leur transition écologique et sociale.

Chiffres clés : 9 pays ont fait défaut sur leur dette depuis 2020, contre 13 sur les 20 années précédentes (source : FitchRatings). 40 % des personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde vivent dans les 52 pays les plus endettés (source : PNUD). 

 

 

🔗 En savoir plus sur la crise de la dette des pays en développement

 

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3 900 milliards de dollars par an jusqu’à 2030 sont nécessaires aux pays à revenu faible et intermédiaire pour faire face aux pertes et dommages liés au climat, aux mesures d’adaptation et d’atténuation, ainsi qu’à leurs besoins en matière de santé, d’éducation et de protection sociale, selon Oxfam

De nombreux pays, chercheur·se·s, ONG, activistes ont proposé des solutions pour mobiliser des financements supplémentaires afin de répondre aux besoins des populations et de la planète. Parmi ces solutions figurent des promesses non tenues, des réformes structurelles et la création de sources innovantes de financement.

🔗 Découvrez notre analyse détaillée des solutions envisagées

 

Aide publique au développement, le coût d’une promesse non tenue

L’aide publique au développement (APD) est l’instrument historique de mobilisation de fonds pour le développement. En 1970, les pays industrialisés ont pris l’engagement de redistribuer chaque année 0,7 % de leur revenu national brut en faveur des pays en développement. 53 ans plus tard, seuls 5 pays respectent cet engagement. Bien ciblée, l’aide au développement permettrait de mobiliser des fonds supplémentaires pour financer des politiques publiques répondant aux besoins essentiels des populations, tout particulièrement en matière de santé, d’éducation, de lutte contre la faim et en faveur de l’égalité de genre.

Chiffres clés : 1 000 milliards de dollars, c’est le montant supplémentaire que les pays industrialisés auraient pu mobiliser entre 2018 et 2022 s’ils avaient respecté l’engagement d’allouer 0,7 % de leur richesse aux pays en développement.

 

 

🔗 En savoir plus sur l’aide publique au développement

 

Respecter enfin l’objectif des 100 milliards pour le climat

En 2009, lors de la COP15 à Copenhague, les pays industrialisés se sont engagés à reverser chaque année 100 milliards de dollars pour l’action climatique des pays en développement à partir de 2020. Cet objectif vise à soutenir les actions des pays vulnérables destinées à atténuer les changements climatiques et s’adapter à leurs conséquences actuelles, tout en renforçant la solidarité entre pays industrialisés et en développement. Bien que l’engagement pris en 2020 n’ait pas été respecté, il pourrait l’être à partir de 2023 si une volonté politique suffisante est manifestée.

Chiffres clés : En 2020, 16 milliards de dollars manquaient à l’appel vis-à-vis de l’objectif des 100 milliards. Seuls 35 % de ces financements étaient spécifiquement alloués à l’adaptation aux changements climatiques, bien que celle-ci soit une priorité pour les pays en développement. Cela est en décalage avec les objectifs de l’accord de Paris, qui prévoyaient une répartition équitable de 50 % pour l’adaptation et 50 % pour l’atténuation. (source : OCDE).

 

🔗 En savoir plus sur les financements climat

 

Redistribuer 100 milliards de dollars en droits de tirage spéciaux

Les droits de tirage spéciaux (DTS) sont des avoirs de réserve internationaux, distribués de manière exceptionnelle par le Fonds monétaire international (FMI) lors de crises économiques mondiales majeures. Lors d’une allocation de DTS, la grande majorité est reçue par les pays les plus riches, alors même qu’ils pourraient représenter une source de financement supplémentaire pour soutenir des économies comparativement plus fragiles, notamment les plus endettées.

Face à ce constat, les pays du G20 se sont engagés en 2021 à réallouer l’équivalent de 100 milliards de dollars en DTS aux pays en développement, une promesse qu’ils n’ont toujours pas honorée.

Chiffres clés : 24 milliards de dollars manquent à l’appel pour honorer l’engagement de réallouer 100 milliards de dollars en DTS aux pays en développement (source : ONE).

 

 

🔗 En savoir plus sur les droits de tirage spéciaux

 

L’urgence de réformer les banques multilatérales de développement

Les institutions financières internationales créées pour mobiliser des fonds afin de promouvoir le développement mondial, connues sous le nom de banques multilatérales de développement (BMD), sont actuellement sous-utilisées : avec des actifs combinés de plus de 1 800 milliards de dollars, les principales institutions ont le potentiel de mobiliser des centaines - voire des milliers - de milliards de nouveaux prêts en utilisant leurs ressources de manière plus efficace. De plus, elles prêtent en priorité aux pays à revenu intermédiaire, laissant de côté les pays à faible revenu, pourtant fortement endettés.

Les BMD sont également critiquées pour leurs délais de prêts (465 jours en moyenne pour la Banque mondiale) et leur incapacité à financer suffisamment la transition énergétique : une réforme de leur fonctionnement est aujourd’hui en cours pour débloquer davantage de financements pour les pays en développement

Chiffres clés : Seuls 14.6 % des prêts de la Banque mondiale ont été accordés à des pays africains en 2020, alors que 9 des 10 pays les plus vulnérables aux conséquences des changements climatiques se situent en Afrique subsaharienne.

 

🔗 En savoir plus sur la réforme des banques multilatérales de développement

 

Financements innovants : de nouvelles taxes pour financer le développement et la transition climatique ?

Les financements innovants du développement sont des mécanismes financiers généralement adossés à des secteurs économiques mondialisés visant à corriger les effets négatifs de la mondialisation, via la mobilisation de fonds pour soutenir des projets de développement. S’ils peuvent permettre de mobiliser des montants importants, aucun d’entre eux n’est pour l’instant appliqué à l’échelle internationale. 

 

🔗 En savoir plus sur les financements innovants et les taxes internationales

 

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Découvrez les témoignages d’expert·e·s du financement du développement et du climat et leurs attentes vis-à-vis du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, recueillis par Focus 2030. 

 

 

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🔗 Découvrez l’ensemble des attentes de la société civile française et internationale

 



Dans le cadre du projet de recherche Development Engagement Lab porté par UCL et Birmingham University, Focus 2030 a interrogé entre le 19 et le 25 mai 2023 un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française sur les enjeux entourant le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Retrouvez tous les résultats de ce sondage.


64 % des Français·es soutiennent la tenue du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial

 

 


Pour 69 % des Français·es, la crise de la dette dans les pays les plus pauvres aura des conséquences sur l’économie mondiale

 

 


61 % des Français·es sont favorables à l’instauration d’une taxe sur les bénéfices exceptionnels des grandes entreprises

 

 


Les entreprises peu respectueuses des normes environnementales devraient être taxées pour financer la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques, selon 73 % des Français·es

 

 


Pour 60 % des Français·es, l’extrême pauvreté ne sera pas éradiquée d’ici 2030

 

 


66 % des Français·es sont favorables à une répartition de 2 % des richesses mondiales pour lutter contre la pauvreté et les changements climatiques

 

🔗 En savoir plus sur les résultats de sondage

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Revue de presse du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial

 

 

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Documents à télécharger

Découvrir les résultats du sondage #DEL dédiés au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial Dossier de presse Focus 2030 - Sommet pour un nouveau pacte financier mondial

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