Publié le 29 mars 2023 dans Actualités , mis à jour le 29 mars 2023
Les 22 et 23 juin 2023, la France accueillera une conférence internationale pour un nouveau pacte financier mondial. Appelé de ses vœux par le Président de la République Emmanuel Macron, comment ce sommet s’inscrit-il dans un contexte international marqué par les répercussions des multiples crises climatique, énergétique, sanitaire et économique, notamment dans les pays les plus vulnérables ? Que peuvent en attendre la communauté internationale et les acteurs de la solidarité internationale ? Décryptage.
En novembre 2022, à l’occasion du Sommet du G20 et à l’issue d’une COP27 au bilan mitigé, Emmanuel Macron annonçait l’organisation d’une conférence internationale à Paris en juin 2023, visant à faire un point d’étape « sur toutes les voies et moyens d’accroître la solidarité financière avec le Sud ».
Cette annonce a pris place dans un contexte international particulier : alors que la crise climatique menace en particulier les pays du Sud global (et notamment les États insulaires), la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, porte depuis la COP26 une initiative de financement de l’action pour le climat. Cette « initiative de Bridgetown » a ainsi pour objectif de faciliter l’accès des pays les plus vulnérables aux changements climatiques aux financements internationaux pour leur permettre de mieux répondre aux défis climatiques.
Si l’annonce du président Emmanuel Macron s’inscrit dans la lignée de l’ initiative de Bridgetown, le sommet de juin 2023 ambitionne de proposer des solutions pour financer des enjeux allant au-delà de la question climatique, dont l’accès à la santé et la lutte contre la pauvreté. La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et leurs conséquences en cascade ont en effet réduit l’espace fiscal et budgétaire de nombre de pays, affectant leur capacité à financer l’accès de leurs populations aux services sociaux de base. Le PNUD constatait ainsi en 2022 un recul du développement humain dans neuf pays sur dix à travers la planète, principalement entrainé par la baisse de l’espérance de vie et la hausse de la pauvreté.
Dans une déclaration du 6 janvier 2023, Catherine Colonna, la ministre de l‘Europe et des Affaires étrangères, a fait savoir que le sommet viserait à « bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud » afin de faciliter l’accès des pays vulnérables aux financements nécessaires pour faire face aux conséquences des crises récentes et futures.
Le même jour, la Secrétaire d’État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, et la représentante permanente de la France auprès de l’OCDE, Amélie de Montchalin, participaient à un webinaire organisé par le Finance for Development Lab sur les enjeux du sommet à venir. À cette occasion, ont été annoncés quatre grands objectifs pour ce Sommet dont le suivi sera assuré par quatre groupes de travail :
En complément, un groupe d’expert·e·s de haut niveau, le One Planet Lab, sera chargé de formuler des propositions pour mobiliser des sources innovantes de financement.
Le sommet a ainsi pour ambition de faire converger plusieurs agendas (climat, développement, dette) et de proposer des solutions innovantes pour faire face à ces enjeux. En vue de la réussite du sommet, les organisateurs ont fait part de leur intérêt à bénéficier des contributions des acteurs de la société civile et du secteur privé.
Le Sommet se tiendra les 22 et 23 juin 2023 à Paris, comme annoncé dans une déclaration conjointe du Conseil des ministres franco-allemand le 22 janvier. Il sera co-organisé avec l’Inde, qui occupe la présidence du G20 cette année. La venue de plusieurs dirigeant·e·s est déjà envisagée, notamment Mia Amor Mottley, première ministre de la Barbade et Luiz Inácio Lula Da Silva, président du Brésil. La Chine a également été officiellement invitée à participer à la préparation du Sommet.
La préparation du sommet est assurée par un comité directeur international de haut niveau composé d’États et d’organisations internationales. Il inclut la France, la Barbade, l’Afrique du Sud, l’Allemagne, le Brésil, la Chine, les Émirats arabes unis, les États-Unis, l’Inde, le Japon, le Royaume-Uni, le Sénégal, la Commission européenne, le secrétariat général des Nations Unies, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’OCDE.
Pour en savoir plus sur les enjeux couverts par le sommet, les documents suivants peuvent être consultés (liste mise à jour de manière régulière) :