Publié le 28 juin 2019 dans Décryptages
À l’occasion du Sommet du G7 qui se tiendra à Biarritz les 24/26 août prochains, Focus 2030 a souhaité dresser un bilan et les perspectives des initiatives menées dans ce cadre en faveur (ou en défaveur) du développement.
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Le sommet du G7 est un événement scruté tous les ans par les télévisions du monde entier et qui s’est imposé, depuis plus de 40 ans, comme un des temps forts annuels de la diplomatie mondiale.
Bien qu’il soit régulièrement contesté et particulièrement affaibli ces dernières années par les tensions grandissantes au sein du groupe, le G7, souvent présenté comme un club de pays riches, n’en demeure pas moins un espace de concertation central qu’il serait dommage de réduire, comme c’est le cas parfois, à un simple concours de poignées de mains entre grands dirigeants de la planète lors du Sommet des chefs d’Etat. Le G7 est avant tout un processus de négociation qui se déroule sur plusieurs mois et un rouage essentiel dans la recherche de solutions communes face aux grands défis de la planète.
Les pays du G7 reflètent à eux seuls les grandes inégalités mondiales : ils concentrent 45 % du PIB mondial, sont à l’origine d’un quart des émissions de gaz à effet de serre globales, subventionnent les énergies fossiles à hauteur de 100 milliards de dollars par an, exportent 56% des d’armes dans le monde alors qu’ils ne représentent que 10 % de la population de la planète.
Pour autant le G7 constitue un espace de discussion pour traiter des politiques de développement et de lutte contre les inégalités. Les 7 membres du groupe représentent collectivement 76 % de l’aide publique au développement mondiale et font donc du G7 un lieu primordial pour interpeller les principaux pays donateurs et les inciter à accroître leurs efforts en faveur du développement.
Par le passé, les négociations au sein du G7 ou G8 ont permis d’aboutir à la mise en œuvre d’initiatives globales majeures comme par exemple la création du Fonds mondial de lutte conte le sida, la tuberculose et le paludisme, du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) ou encore l’annulation totale de la dette multilatérale des pays pauvres dans le cadre de l’initiative dite « PPTE ».
Si les engagements forts en faveur du développement se sont faits plus rares ces dernières années, le prochain Sommet de Biarritz, organisé par la France du 24 au 26 août 2019, devrait y accorder une place plus importante.
La lutte contre les inégalités et le partenariat renforcé avec l’Afrique et le Sahel ayant été retenus comme « fil directeur » de la présidence française, on peut en effet espérer que le prochain Sommet soit l’occasion d’acter quelques avancées concrètes en la matière, et en particulier sur les thèmes prioritaires portés par la France : lutte contre les inégalités femmes-hommes, éducation et formation professionnelle, accès à la santé et lutte contre les grandes pandémies, appui spécifique à la région du Sahel…
Pour autant, rappelons aussi que l’adoption éventuelle de nouveaux engagements ne suffira pas à restaurer l’image d’un G7 largement écornée aux yeux d’une opinion publique désormais trop habituée à constater le non-respect par les États des engagements pris.
De ce point de vue, l’instauration d’un cadre de redevabilité renforcé et indépendant apparaît comme une nécessité absolue.