Journée mondiale d’information sur le développement 24 octobre 2025
Publié le 21/10/2025, modifié le 18/12/2025.
Les journées mondiales se multiplient et se ressemblent.
Mais ce 24 octobre, journée mondiale d’information sur le développement, mérite qu’on s’y arrête.
Selon notre baromètre MEDIA 2030, qui scrute 110 médias français, les biais de représentation du monde dans la couverture de l’actualité internationale sont vertigineux.
Les pays du « Sud global » restent systématiquement sous-représentés, invisibilisant des continents entiers et des initiatives pourtant porteuses de solutions et d’espoir.
Ainsi, tandis que les États-Unis concentrent à eux seuls 10 % de l’attention médiatique en France, les 44 pays les plus vulnérables – ceux où se concentrent les principaux défis du développement – n’en totalisent que 6 %.
Et si, en ce 24 octobre, nous prenions le temps de regarder le monde tel qu’il est ?
Sommaire
– Comment les médias français couvrent les enjeux de développement ?
– Focus sur les Objectifs de développement durable
– A quelle hauteur l’aide publique au développement est-elle sacrifiée ?
– Focus sur la 4ème conférence sur les diplomaties féministes à Paris
– Focus sur le Forum de Paris sur la Paix
– Focus sur la Conférence de reconstitution des ressources du Fonds Mondial ;
Comment les médias français couvrent les enjeux de développement ?
MEDIA 2030, le baromètre de Focus 2030, analyse chiffres à l’appui l’évolution du traitement médiatique des enjeux de développement entre janvier 2023 et septembre 2025 en scrutant 14 chaînes de télévision, 7 radios et 89 sites d’information en France.
Découvrez les grands enseignements de l’étude :
- Les médias du service public dominent largement la couverture des enjeux de développement. RFI, France Info, France 24, TV5 Monde, France Inter et France Culture figurent systématiquement parmi les médias les plus mobilisés sur le sujet.
- Seuls 13 % des pays cités par les médias français appartiennent au continent africain. Les 44 pays les plus pauvres comptent pour 6 % de la couverture médiatique, tous sujets confondus.
- L’aide publique au développement (APD) bénéficie de deux fois plus d’attention en 2025 qu’en 2023.
- En 2025, une mention de l’APD sur deux fait référence à Donald Trump et à la suppression de l’USAID, alors même que de nombreux pays européens coupent également leur aide internationale, France comprise.
- Jusqu’à peu consensuelle, l’APD fait depuis peu l’objet de controverses parsemées de fake news.
Prenez connaissance des organisations et personnalités les plus citées, les médias qui couvrent le plus les enjeux de développement, ainsi que les bonnes pratiques
Focus sur les Objectifs de développement durable : où en sont les inégalités et la pauvreté dans le monde ?
Dix ans après l’adoption des Objectifs de développement durable (ODD), le bilan est sans appel : à cinq ans de la date butoir, seules 18 % des cibles envisagées progressent, alors que 35 % stagnent ou reculent, compromettant la réalisation de l’Agenda 2030. Si la proportion des personnes vivant en dessous du seuil d’extrême pauvreté a été divisée par quatre en trente ans, les effets conjugués de la pandémie de Covid-19, la multiplication des conflits et les dérèglements climatiques ont remis en cause ces progrès. Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté s’élève désormais à 831 millions de personnes selon la Banque mondiale et la concentration de la richesse détenue par les milliardaires s’observe sur les cinq continents.
Un récent rapport du PNUD sur la pauvreté multidimensionnelle révèle par ailleurs que 80 % des personnes les plus pauvres vivent dans une région exposée à un aléa climatique extrême.
A quelle hauteur l’aide publique au développement est-elle sacrifiée ?
Les données annuelles sur l’aide publique au développement (APD) de l’OCDE révèlent une baisse historique de 7,1 % du budget alloué à la solidarité internationale entre 2023 et 2024. Hélas, l’OCDE anticipe un nouveau recul de l’ordre de 9 % à 17 % en 2025, soit un manque à gagner entre 19 et 36 milliards de dollars.
#AmericaFirst Depuis janvier 2025, les États-Unis ont amputé leur budget d’aide internationale de plus de 23 milliards de dollars, et devraient y soustraire 10 milliards de dollars supplémentaires l’année prochaine. Les États-Unis ont purement et simplement supprimé leurs contributions à plusieurs agences des Nations unies (UNFPA, PAM, ONU Femmes, OCHA).
#Hexagonisme La France n’est pas en reste : après une coupe de plus de 2 milliards d’euros en 2025 et le renoncement aux « taxes solidaires », le Projet de loi de finances (PLF) pour 2026 prévoit une baisse de704 millions d’euros de l’aide au développement. Bien que ne représentant que 0,6 % du budget de l’État, cette ligne budgétaire joue un rôle déterminant. À titre d’exemple, une enveloppe de 704 millions d’euros permettrait au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme d’éviter plus de 13 millions de nouvelles infections d’ici 2029. L’organisation tiendra sa conférence de reconstitution en novembre prochain (cf. plus bas).
Pour aller plus loin : PLF2026 : Alerte rouge sur le budget de la solidarité internationale, Coordination SUD.
Positionnement des ONG : Le Président doit ressusciter ses propres taxes solidaires, une campagne portée par 14 ONG rappelant Emmanuel Macron à ses engagements en amont du PLF 2026.
Quelles conséquences notables de la baisse inédite de l’aide publique au développement ?
Dans le monde…
Les conséquences du retrait des principaux pays bailleurs se font durement sentir partout sur la planète.
Une étude de 10 centres de recherche publiée dans The Lancet évalue à 14 millions de morts, dont 4,5 millions d’enfants, l’impact des seules coupes affectant USAID d’ici à 2030.
Pour aller plus loin : Comment la fermeture de l’USAID va affecter l’allocation de l’aide publique au développement mondiale, une note de la Ferdi.
Les coupes budgétaires dans 5 pays, dont la France, qui apportaient collectivement plus de 90 % des financements internationaux pour la lutte contre le VIH/sida, pourraient entraîner jusqu’à 10,7 millions de nouvelles infections dans les pays à revenu faible et intermédiaire entre 2025 et 2030, ainsi que près de 3 millions de décès supplémentaires, selon une étude parue dans The Lancet.
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Comment contacter des expert·e·s du développement ?
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Focus sur la 4e conférence sur les diplomaties féministes à Paris
Face au backslash mondial sur les droits des femmes et l’égalité de genre, quelques gouvernements résistent.
À l’occasion de la 4e Conférence ministérielle sur les diplomaties féministes organisée par la France dans l’enceinte du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères, gouvernements, organisations internationales, fondations, acteurs de la société civile et mouvements féministes se réunissent pour « résister, unir et agir » à l’échelle internationale.
Découvrez le contexte, les enjeux, les mobilisations des acteurs clés et le témoignage de personnalités engagées dans notre décryptage.
Focus sur le Forum de Paris sur la Paix
À l’occasion du Forum de Paris sur la Paix, du 29 au 30 octobre, 300 décideurs, universitaires, responsables d’ONG et du secteur privé se réuniront pour dialoguer et envisager de « nouvelles coalitions pour la paix, les peuples et la planète » et répondre aux grands défis planétaires. Au programme : quatre candidates à la fonction suprême pour diriger les Nations unies…
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Focus sur la Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme
70 millions de décès ont été évités grâce à l’action du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme depuis 2002. Alors que les progrès réalisés sont aujourd’hui menacés en raison des coupes dans l’aide internationale, le Fonds mondial tiendra une conférence de reconstitution de ses ressources à Johannesburg le 21 novembre prochain. La France, jusque-là soutien inconditionnel du Fonds mondial, sera-t-elle au rendez-vous ?
