Publié le 8 mars 2023 dans Faits et chiffres
La participation des femmes dans tous les domaines de la vie publique est une composante essentielle de l’égalité femmes-hommes, comme l’a mis en avant le Forum Génération Égalité qui s’est tenu au Mexique et en France en 2021. Pourtant et malgré l’impact positif de la participation des femmes en politique, notamment sur la réalisation des Objectifs de développement durable, elles restent sous-représentées dans la plupart des organes de décisions : en janvier 2023, elles ne représentaient en moyenne que 26 % des parlementaires dans l’ensemble des pays du monde.
La France, en s’engageant en 2018 à mettre en œuvre une diplomatie féministe, a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une priorité de sa politique étrangère. Dans ce cadre, elle a notamment pris des engagements pour augmenter ses financements en matière d’égalité de genre d’ici 2026. Au niveau national, la France a adopté dès le début des années 2000 des lois pour la parité en politique, qui ont contribué à l’augmentation de la part des femmes au Parlement : elles représentent 37 % des député·e·s depuis 2022, contre 12 % en 2002.
La volonté de renforcer la parité au sein du corps diplomatique français fait partie des priorités de la diplomatie féministe de la France : les femmes sont essentielles à la mise en œuvre de cette politique et leur nomination à des postes à haute responsabilité permet d’envoyer un message fort à l’international. La graphique ci-dessous représente l’évolution de leurs nominations en tant qu’ambassadrices et consules depuis 1990 :
Symbole de la diplomatie féministe, le nombre de femmes aux hauts postes du corps diplomatique français progresse à petit pas. Bien que le concours pour les postes diplomatiques ai été ouvert aux femmes en 1928, il a fallu attendre 1972 pour que la première femme ambassadrice soit nommée en France. Depuis, le nombre de nominations par année a cependant augmenté : entre 2001 et 2012, les femmes représentaient systématiquement au moins 10 % des ambassadeur·ice·s nommé·e·s chaque année, et au moins 20 % depuis 2013. L’année 2021 a vu une part record de femmes nommées ambassadrices, puisqu’elles représentaient 34 % des nominations totales à ce poste. Au rythme des progrès actuels, la parité en matière de nominations d’ambassadrices sera atteinte en 2034, selon les calculs de Focus 2030.
En ce qui concerne les femmes consules, l’évolution depuis 1990 est également observable mais moins linéaire : elles représentaient 10 % des nominations en 1990, 12 % en 2011 et 25 % en 2022. Depuis 2018 et l’adoption de la diplomatie féministe française, les femmes représentent systématiquement au moins 20 % des personnes nommées à un poste de consul. En 2020, cette part s’élevait à 45 %, la plus haute jamais atteinte.
Globalement, la part de femmes à des postes d’ambassadrices et consules a donc augmenté depuis 1990 : cette évolution est positive, aussi bien pour le leadership des femmes que pour la diplomatie féministe de la France, bien que la parité réelle n’ait pas encore été atteinte dans ces domaines.
Consultez ce lien pour découvrir le dossier droits des femmes de Focus 2030 dans son intégralité. |