Focus 2030
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Recensement des bases de données sur les inégalités de genre dans le monde

Publié le 16 février 2024 dans Faits et chiffres

Dossier spécial sur l’état des inégalités femmes hommes-dans le monde en 2024 :

Ce recensement des ressources consacrées aux inégalités femmes-hommes est l’une des composantes d’un dossier spécial consacré aux inégalités de genre dans le monde en 2024.

 

À l’occasion du Forum Génération Égalité, qui s’est tenu en 2021 au Mexique et en France, Focus 2030 a recensé les sources existantes de données portant sur les six coalitions d’action du Forum : la violence basée sur le genre, la justice et les droits économiques, le droit à disposer de son corps et la santé et les droits sexuels et reproductifs, l’action des femmes en faveur de la justice climatique, les technologies et l’innovation au service de l’égalité entre les femmes et les hommes, et les mouvements et le leadership féministes. Deux sections, sur l’éducation et sur le financement d’actions en faveur de l’égalité, complètent ce panorama.

 

Les données présentées dans cet article ont été mises à jour en février 2024. Pour des informations plus récentes, veuillez consulter directement la source originale.

 

Ressources transversales

  • Focus 2030 et Women Deliver ont mené un sondage dans 17 pays pour connaître le niveau de soutien des populations en faveur de l’égalité femmes-hommes, prendre connaissance des actions que les individus attendent en priorité de leurs gouvernements sur chacune des 6 coalitions d’action, et saisir l’impact genré de la pandémie de Covid-19.
    • 80 % des personnes interrogées déclarent que l’égalité des genres est sujet important pour elles, personnellement.
    • Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir subi un stress émotionnel et à avoir fait face à une augmentation des tâches domestiques durant la pandémie de Covid-19.
    • Dans l’ensemble, pour faire progresser l’égalité des sexes, mettre fin aux violences basées sur le genre constitue la priorité majeure.
  • La Banque mondiale publie de nombreux indicateurs désagrégés par sexe et sexo-spécifiques sur l’agriculture, l’éducation, la santé, le développement social ou encore la pauvreté. La base des Indicateurs de développement dans le monde contient notamment une section « Genre et parité hommes-femmes ».
    • En 1975, 70 % des filles et jeunes femmes de 15 à 24 ans étaient alphabétisées (84 % des garçons et des jeunes hommes), 79 % en 1990 (87 % des hommes) et 91 % en 2020 (93 % des hommes).
    • En 2021, 25 % des femmes et 27 % des hommes ayant un emploi travaillaient dans le secteur agricole.
    • 2 % des femmes et 4 % des hommes ayant un emploi sont chefs d’entreprise.
    • 33 % des entreprises mondiales sont détenues par des femmes.
    • En 2021, 54 % des personnes de plus de 15 ans ayant le VIH étaient des femmes, une proportion en constante augmentation depuis 1990 où elles représentaient 48 % des porteurs du virus.
    • Le taux de fécondité chez les adolescentes est passé de 74 naissances pour 1 000 filles âgées de 15 à 19 ans en 1990, à 44 naissances en 2021.
    • L’indice du genre dans les ODD de 2022 constate que plus de 3 milliards de filles et de femmes vivent dans des pays dont les scores sont «  mauvais  » ou «  très mauvais  ».
    • A ce jour, aucun des 144 pays étudiés par l’index n’a atteint l’égalité de genre.
    • Au rythme actuel, le score mondial n’atteindra que 71 sur 100 en 2030.
  • Le projet Social Institutions and Gender Index de l’OCDE (2023) présente des données et fiches pays sur le niveau de discrimination dans les lois, normes et pratiques de 179 pays sur de nombreux thèmes : mariage d’enfants, héritage, travail domestique et de soin non-rémunéré, violence conjugale, droits reproductifs, accès à la terre et aux biens non-fonciers, droit du travail, participation à la vie politique, ou accès à la justice.
    • 16 % des femmes dans le monde vivent dans des pays où la violence domestique n’est pas criminalisée.
    • 13 % des filles dans le monde sont mariées avant l’âge de 18 ans.
    • Les femmes représentent seulement 27 % des membres des parlements à travers le monde.
  • L‘Indice des normes sociales de genre, du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), établi sur la base des réponses à sept questions de sondage dans 80 pays, renseigne les préjugés à l’encontre des femmes dans quatre dimensions  : intégration politique, éducative, économique et physique. Son édition 2023 ne révèle aucune amélioration en une décennie, près de neuf personnes sur dix dans le monde nourrissant encore des préjugés sexistes.
  • Le Forum économique mondial publie, chaque année, le Rapport sur les inégalités femmes-hommes dans le monde, qui examine l’évolution des écarts entre les sexes dans quatre domaines : participation et opportunités économiques, niveau d’éducation, santé et survie, et pouvoir politique.
    • En 2023, le Forum économique mondial estime le temps nécessaire pour combler les inégalités femmes-hommes dans le monde à 131 ans. En 2020, il estimait ce temps nécessaire à 99,5 ans : la pandémie de Covid-19 a fait reculer d’une génération supplémentaire l’atteinte de la parité.
  • ONU Femmes et l’UNDESA publient chaque année le Gender Snapshot, faisant état de l’avancée de la communauté internationale vers l’atteinte des Objectifs de développement durable en matière de genre. L’édition 2023 estime qu’au rythme actuel, 340 millions de filles et de femmes vivront encore dans l’extrême pauvreté en 2030.
  • Le livre Equality within Our Lifetimes (2023) publié par le World Policy Center analyse les solutions adoptées et les progrès à réaliser concernant l’éducation des filles, les discriminations à l’emploi, le harcèlement sexuel et les besoins des femmes en matière de soins dans 193 pays.
    • Près des trois quarts des pays du monde ont adopté des lois interdisant spécifiquement le harcèlement sexuel sur le lieu de travail.
    • Néanmoins, plus d’un quart (28 %) des pays qui interdisent la discrimination basée sur le genre au travail ne garantissent aucune protection contre les représailles en cas de signalement.
    • Près d’un pays sur cinq n’offre aux femmes issues de groupes raciaux ou ethniques marginalisés aucune protection contre au moins une forme courante de discrimination sur le lieu de travail.
    • Moins de la moitié des pays du monde (46 %) traitent explicitement de la discrimination fondée sur le genre ainsi que de la discrimination fondée sur la citoyenneté.
  • Le site Our World in Data présente de nombreux indicateurs sur les droits des femmes dans le monde sous la forme de cartes et autres graphiques interactifs.

 

 

Violence

basée sur le genre

 

    • Dans le monde, un tiers des femmes et des filles a déjà subi des violences physiques et/ou sexuelles. Moins de 40 % d’entre elles ont cherché de l’aide, et parmi celles-ci, seules 10 % se sont tournées vers la police.
    • Parmi toutes les femmes victimes d’homicides en 2020, 58 % ont été tuées par leur partenaire ou des membres de leur famille. 12 % des hommes victimes d’homicides ont été tués dans la sphère privée.
  • La Banque mondiale collecte des données sur les mesures juridiques contre les violences basées sur le genre dans 190 économies, qu’elle publie en annexe de sa publication Les femmes, l’entreprise et le droit :
    • En 2019, 31 pays n’avaient pas de loi spécifique sur le harcèlement sexuel.
    • En 2020, dans 57 pays, les violences domestiques ne constituaient pas un crime (au sens légal du terme) et dans 52 pays, il n’existait pas de tribunal spécialisé ni même de procédure particulière pour les cas de violences domestiques.
    • Seuls 30 % des pays assurent une protection juridique contre le cyberharcèlement.
  • L’UNICEF produit des informations sur les problématiques liées à l’enfance et aux jeunes adultes :
    • Parmi les femmes de 20 à 24 ans, 4 % ont été mariées ou en concubinage avant leurs 15 ans et 19 % avant leurs 18 ans (10 % et 37 % dans les pays les moins avancés).
    • Au moins 200 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations génitales dans les 31 pays pour lesquels existent des données représentatives (28 %, par rapport à 48 % il y a 30 ans). Cela concerne la quasi totalité de la population féminine en Somalie (99 %), en Guinée (95 %) et à Djibouti (90 %). Cependant, dans 23 pays sur 30, la majorité des femmes et des filles qui ont entendu parler de cette pratique pense qu’elle devrait être abolie.
    • Dans un tiers des pays, au moins 5 % des femmes de 18 à 29 ans ont subi des violences sexuelles avant l’âge de 18 ans.

 

Justice

et droits économiques

 

  • ILOSTAT présente les données de l’Organisation internationale du Travail sur le travail, l’économie informelle, la protection sociale, les jeunes sans emploi, éducation ou formation, etc. Une page dédiée aux statistiques sur le travail des femmes est à retrouver ici.
    • En 2022, les femmes représentaient 50 % de la population mondiale en âge de travailler, mais seulement 40 % des personnes occupant un emploi et 27 % des cadres.
    • En 2021, 31 % des jeunes femmes de 15 à 24 ans n’étaient pas scolarisées, ni n’exerçaient d’emploi ou suivaient de formation (NEETs), contre 16 % des jeunes hommes.
    • En 2019, les femmes connaissaient un risque supérieur d’occuper un emploi informel dans plus de 90 % des pays d’Afrique subsaharienne, 89 % des pays d’Asie du sud-est et près de 75 % des pays d’Amérique latine.
    • Dans le monde, 22 % des femmes en âge de travailler sont, à plein temps, prestatrices non rémunérées de soin à autrui (jusqu’à 60 % dans certains pays), contre 1,5 % des hommes en âge de travailler. Entre 1997 et 2012, le temps consacré chaque jour par les femmes aux tâches ménagères et aux responsabilités familiales a diminué de seulement 15 minutes, tandis que celui des hommes augmentait d’à peine 8 minutes. À ce rythme, on estime que l’écart en la matière ne sera comblé qu’en 2228, soit dans 205 ans.
    • À l’échelle mondiale, l’écart salarial entre hommes et femmes est estimé à 20 %.
  • Le rapport Vers un meilleur avenir pour les femmes au travail : Ce qu’en pensent les femmes et les hommes de l’Organisation internationale du Travail et Gallup présente les attitudes des hommes et des femmes de 142 pays concernant les femmes et le travail (2016) :
    • Au niveau mondial, 29 % des femmes préfèreraient occuper un emploi rémunéré, 27 % préfèreraient rester à la maison et 41 % préfèreraient faire les deux. Les hommes ont des souhaits semblables pour les femmes de leur famille : 28 % aimeraient qu’elles occupent un emploi rémunéré, 29 % qu’elles restent à la maison et 38 % qu’elles aient la possibilité de faire les deux.
    • 83 % des femmes et 77 % des hommes estiment qu’il est acceptable pour les femmes de leurs familles de travailler à l’extérieur de leur foyer si elles le souhaitent. Dans les ménages avec enfants, ce pourcentage chute à 73 % des hommes (contre 81 % des hommes vivant dans un foyer sans enfant).
    • Pour 22 % de la population mondiale, l’équilibre entre le travail et la famille est la principale difficulté que rencontrent les femmes de leur pays ayant un emploi rémunéré. Pour 12 %, il s’agit du manque d’infrastructures d’accueil abordables pour les enfants et les parents proches, et 10 % citent le traitement inéquitable des femmes et des hommes sur le lieu de travail.
  • La base de données Les femmes, l’entreprise et le droit de la Banque mondiale (2024) présente des données sur les lois et règlements qui affectent l’inclusion économique des femmes dans 190 économies. Thèmes couverts : mobilité, travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, actifs, retraite, sécurité et garde des enfants.
    • En moyenne, les femmes ont seulement les deux tiers des droits reconnus aux hommes en matière de sécurité économique, évolution de carrière et équilibre entre vie professionnelle et vie de famille.
    • 123 économies sur 190 garantissent un congé maternité payé de 14 semaines ou plus. Mais dans seulement 97 pays, c’est l’État qui prend en charge la totalité des prestations de congé maternité. Et dans 36 pays, le licenciement des employées enceintes n’est pas interdit.
    • 123 économies sur 190 offrent un congé accessible aux pères, d’une durée moyenne de vingt-cinq jours.
    • Dans 92 pays, la loi ne prescrit pas une rémunération égale pour un travail de valeur égale.
    • Dans 41 pays, les fils et les filles n’ont pas les mêmes droits de succession quand il s’agit d’hériter des biens de leurs parents, et dans 43 pays les conjoints survivants n’ont pas les mêmes droits pour hériter des biens de leur époux décédé.
    • Dans 81 pays, les périodes d’absence pour s’occuper des enfants ne sont pas prises en compte dans les prestations de retraite.
    • Là où la loi garantit un accès égal aux opportunités économiques entre les femmes et les hommes, la participation des femmes à la vie active est plus forte (même en prenant en compte d’autres facteurs tels que les niveaux de revenu, les taux de fécondité ou l’instruction des filles), les investissements dans la santé et l’éducation (pour les femmes elles-mêmes mais aussi pour la prochaine génération) sont plus élevés, les taux de maladies sexuellement transmissibles et de mortalité maternelle sont plus faibles et les taux de scolarisation des filles sont plus élevés.
  • Le Global Entrepreneurship Monitor publie régulièrement les résultats de ses enquêtes mondiales sur l’entreprenariat. En 2022-2023 :
    • Dans 45 pays sur les 49 enquêtés, plus d’entrepreneurs que d’entrepreneuses ont commencé leurs activités en 2022.
    • Les entreprises établies de longue date ont moins de chances d’être dirigées par des femmes  : dans 17 pays sur les 49 enquêtés, deux fois plus d’hommes que de femmes dirigent ces entreprises.
  • Le classement Fortune Global 500 des 500 entreprises générant le chiffre d’affaires le plus élevé de la planète révèle que seules 53 sur 500 étaient dirigées par des femmes en 2023.
  • Les World Values Surveys présentent les opinions des citoyens de 100 pays (pour la dernière vague, 2017-2022) sur certains déterminants de la participation économique des femmes :
    • 42 % des hommes et 40 % des femmes estiment qu’un enfant en âge préscolaire souffrira si sa mère travaille.
    • 21 % des hommes et 16 % des femmes pensent qu’aller à l’université est plus important pour un garçon que pour une fille.
    • 36 % des hommes et 25 % des femmes pensent que les hommes font de meilleurs cadres d’entreprise.
    • 61 % des hommes et 61 % des femmes estiment qu’être une femme au foyer est aussi satisfaisant qu’occuper un travail rémunéré.
    • 35 % des hommes et 28 % des femmes pensent que lorsque les emplois sont rares, la priorité doit être donnée aux hommes plutôt qu’aux femmes pour un emploi.
    • 34 % des hommes et 33 % des femmes estiment que le fait qu’une femme gagne plus d’argent que son mari est un problème.
    • 7 % des hommes et 5 % des femmes déclarent être un membre actif d’une organisation syndicale.
  • La Global Financial Inclusion Database (2021) de la Banque mondiale présente des données sur l’inclusion économique des femmes et des hommes de 123 pays :
    • 78 % des hommes et 74 % des femmes de plus de 15 ans possèdent un compte bancaire.
    • 50 % des hommes et 47 % des femmes ont économisé de l’argent l’année précédente.
    • 10 % des hommes et 13 % des femmes déclarent ne pas pouvoir dégager de fonds d’urgence.
    • 56 % des hommes et 49 % des femmes possèdent une carte de débit ; 25 % des hommes et 24 % des femmes possèdent une carte de crédit.
    • En 1990, les femmes percevaient 31 % des revenus du travail ; elles n’en perçoivent toujours aujourd’hui que 34 %.
    • Aucune région du monde n’a atteint la parité.

 

Droit à disposer de son corps

et santé et droits sexuels et reproductifs

 

  • Le STATcompiler du DHS Program présente les données des Enquêtes Démographiques et de Santé dans 90 pays, comparables au fil des ans : fécondité, planification familiale, santé de la reproduction, violence domestique, excision, autonomisation des femmes, etc.
    • En 2020, le taux de mortalité maternelle s’élevait à 223 décès pour 100 000 naissances vivantes. Il était nettement supérieur dans les pays à faible revenu (430 décès pour 100 000 naissances vivantes) que dans les pays à haut revenu (12).
    • 121 millions de grossesses non-désirées ont été enregistrées chaque année entre 2015 et 2019 en moyenne.
  • Le rapport sur l’état de la population mondiale du Fonds des Nations unies pour la population fait annuellement état des avancées vers les Objectifs de développement durable dans les domaines de la santé maternelle, de l’accès à l’éducation et de la santé sexuelle et reproductive.
    • L’édition 2021 du rapport fait le point sur l’autonomie corporelle  des filles et des femmes dans le monde. À l’échelle de la planète, 45 % des femmes n’ont pas le dernier mot sur les choix concernant leur propre santé sexuelle et reproductive. En outre, 27 % n’ont pas accès à toutes les informations en termes d’éducation sexuelle.
    • L’édition 2022 du rapport fait état de la situation des grossesses non intentionnelles dans le monde. Une femme meurt toutes les 9 minutes d’un avortement non médicalisé. Dans les pays en développement, 13 % des filles deviennent mères avant d’atteindre l’âge adulte.
    • L’édition 2023 du rapport appelle à cesser l’alarmisme croissant face aux changements démographiques et rappelle que la fécondité mondiale a évolué d’une moyenne de 5 enfants par femme en 1950 à 2,3 enfants par femme en 2021. Malgré cela, 44 % des femmes en couple dans 68 pays étudiés ne sont pas en mesure de prendre seules des décisions en matière de soins de santé, de sexualité ou de contraception.
    • Parmi les femmes âgées de 15 à 49 ans, 50 % utilisent une quelconque forme de contraception (moderne ou traditionnelle), dont 65 % de celles qui sont mariées ou vivent en concubinage. 46 % des femmes utilisent une méthode moderne, dont 59 % des femmes mariées ou en concubinage.
    • A travers le monde, 9 % des femmes en âge reproductif (15-49 ans) rapportent un besoin en planning familial non satisfait, et 11 % de celles qui sont mariées ou vivent en concubinage.
  • Les World Values Surveys présentent les opinions des citoyens de 100 pays (pour la dernière vague) sur l’avortement :
    • 36 % des hommes (36 % des femmes) estiment qu’il n’est jamais justifiable d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse, 10 % estiment que c’est toujours justifiable (11 % des femmes) et 51 % se situent entre les deux (50 % des femmes).
  • BMJ Global Health a publié une analyse comparative estimant le taux de grossesse non-désirées et l’incidence de l’avortement dans 150 pays entre 2015 et 2019 :
    • Il existe une forte hétérogénéité entre les pays d’une même région : au Niger, on estime une occurrence de 49 grossesses non-désirées pour 1 000 femmes en âge reproductif par an, contre 145 en Ouganda.
    • L’incidence des avortements est la plus élevée en Asie du Sud-Est, avec 43 avortements pour 1 000 femmes en âge de se reproduire par an (64 au Vietnam, 49 en Chine).
    • Les femmes et les filles de plus de 15 ans sont responsables de la collecte de l’eau dans 7 foyers sur 10.
    • Dans 22 pays pour lesquels les données sont disponibles, parmi les foyers disposant de toilettes communes, les femmes et les filles sont plus susceptibles que les hommes et les garçons de ne pas se sentir en sécurité lorsqu’elles marchent seules la nuit et d’être confrontées au harcèlement sexuel et à d’autres risques liés à la sécurité.
    • Dans 51 pays pour lesquels les données sont disponibles, les femmes et les adolescentes handicapées ou vivant dans les foyers les plus pauvres sont les plus susceptibles de ne pas disposer d’un endroit privé pour se laver et se changer.

 

Action

des femmes en faveur de la justice climatique

 

  • Le rapport The status of women in agrifood systems de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture présente des statistiques et informations sur le statut des femmes travaillant l’ensemble des systèmes agroalimentaires.
    • À l’échelle du monde, 36 % des femmes en activité et 38 % des hommes en activité travaillaient dans des systèmes agroalimentaires en 2019.
    • Une femme salariée dans l’agriculture gagne 82 centimes pour chaque dollar gagné par un homme.
    • Combler l’écart de productivité agricole entre les hommes et les femmes et l’écart salarial dans les emplois du système agroalimentaire augmenterait le produit intérieur brut mondial de 1 % (soit près de 1 000 milliards d’USD). Cela permettrait de réduire l’insécurité alimentaire mondiale d’environ 2 points de pourcentage, ce qui réduirait de 45 millions le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire.
  • Le Gender Climate Tracker de la Women’s environment & development organization (WEDO) présente des données et analyses sur la participation des femmes à la diplomatie climatique et sur la prise en compte d’une perspective de genre dans les plans d’action sur le climat.
    • Lors de la 28e Conférence des Parties (COP 28) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 2023, environ 34 % des délégués nationaux et 29 % des chefs de délégations étaient des femmes. En 2008, elles étaient respectivement 32 % et 15 %. Les femmes restaient, en 2023, sous-représentées dans les délégations de nombreux pays, en particulier dans les postes à responsabilités et dans les délégations des pays les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques. À ce rythme, l’équilibre entre les genres dans les délégations sera atteint en 2042.
    • Les contributions déterminées au niveau national (CDN) incarnent les efforts déployés par chaque pays pour réduire ses émissions nationales et s’adapter aux effets du changement climatique. L’analyse des CDN de 190 pays révèle que seules 64 contiennent une référence aux femmes ou au genre. Parmi celles-ci, plusieurs ne mentionnent le genre que dans le contexte plus large de leur stratégie de développement durable, et non leurs politiques climatiques. Sur les 64 pays qui mentionnent les femmes ou le genre dans leur CDN, 34 caractérisent les femmes comme un groupe vulnérable, 15 font référence à leur rôle en tant que décideuses ou parties prenantes pour les décisions relatives au changement climatique, et seuls 6 désignent les femmes comme agentes ou autrices de changement. Néanmoins, la majorité des plus de 40 CDN ajoutées ou mises à jour en 2021 mentionnait les femmes ou le genre et reconnaissait l’importance de les inclure dans ces contributions.
  • Les World Values Surveys interrogent les hommes et les femmes de 100 pays (pour la dernière vague) sur leur appartenance à différentes organisations :
    • 6 % des hommes et 4 % des femmes déclarent être un membre actif d’une organisation environnementale.
  • Le Malala Fund produit des données sur l’éducation des filles dans le monde. Le rapport A greener, fairer future (2021) présente des données sur le lien entre l’éducation des filles et la lutte contre le dérèglement climatique :
    • En 2021, les catastrophes climatiques ont empêché au moins 4 millions de filles dans les pays à faibles et moyens revenus de poursuivre leur éducation.
    • Pourtant, si toutes les filles avaient accès à une éducation de qualité, notamment sur les enjeux de santé sexuelle et reproductive, les émissions dues aux combustibles fossiles pourraient être réduites de 37 à 41 % d’ici la fin du siècle.

 

Technologies et innovation

au service de l’égalité entre les femmes et les hommes

 

  • L’UNESCO présente des données sur l’éducation, la science, la culture et la communication.
    • Base de données Les femmes et la science : 31 % des chercheurs dans le monde étaient des femmes en 2021.
    • Rapport Je rougirais si je pouvais : réduire la fracture numérique entre les genres par l’éducation :
      • 17 % de la main d’œuvre du secteur des technologies sont des femmes.
      • Les hommes ont environ quatre fois plus de chances que les femmes d’être dotés de compétences avancées comme la programmation.
      • Dans l’ensemble des pays du G20, à peine 7 % des personnes qui déposent des brevets liés aux technologies de l’information et de la communication sont des femmes.
      • Selon les recruteurs d’entreprises technologiques de la Silicon Valley, le vivier des candidats à des postes techniques dans le secteur de l’intelligence artificielle (IA) et de la science des données compte moins de 1 % de femmes.
      • 36 % des inscrits dans les filières des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) et 29 % dans la filière des technologies de l’information et de la communication sont des étudiantes.
      • Les femmes n’occupent que 24 % de l’ensemble des emplois du secteur du numérique.
      • 6 % des développeurs de logiciels et d’applications mobiles dans le monde sont des femmes.
    • Chapitre To be smart, the digital revolution will need to be inclusive issu du Rapport sur la Science de l’UNESCO (2021) :
      • 44 % des titulaires d’un doctorat dans le monde sont des femmes
      • 22 % des professionnels travaillant dans le secteur de l’intelligence artificielle sont des femmes
      • 2 % du capital orienté vers des start-ups en 2019 est allé vers des start-ups fondées par des femmes
  • La GSM Association publie des données sur l’usage de téléphones mobiles par les femmes et les hommes :
    • Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les femmes sont 7 % moins susceptibles de posséder un téléphone mobile que les hommes, et 19 % moins susceptibles d’utiliser internet sur un téléphone mobile (contre 25 % en 2017). La raison principale est le coût associé à la possession d’un téléphone mobile.
    • Ces écarts entre les hommes et les femmes ont résulté en une perte de 126 milliards de dollars de PIB pour 32 pays à revenu faible et intermédiaire en 2020.
    • Éliminer ces écarts entre les hommes et les femmes permettrait pourtant aux opérateurs mobiles de générer un chiffre d’affaires de 230 milliards de dollars d’ici à 2030.
    • 73 % des activités du secteur de l’hébergement et de la restauration, qui emploie une forte proportion de femmes, sont susceptibles d’être automatisées. Inversement, l’éducation, la santé et le travail social, qui sont très féminisés, présentent un plus faible risque d’automatisation du fait des interactions personnelles que ces activités impliquent.
  • La Global Financial Inclusion Database (2021) de la Banque mondiale présente des données sur l’usage des technologies digitales pour des motifs économiques dans 140 pays :
    • 67 % des hommes et 61 % des femmes de plus de 15 ans ont effectué ou reçu un paiement digital dans l’année précédente.
    • 12 % des hommes et 8 % des femmes de plus de 15 ans possèdent un compte bancaire par téléphonie mobile.
  • À noter, seulement 39 % des pays produisent régulièrement des statistiques ventilées par sexe sur les technologies de l’information et des communications, relève l’« Examen de la mise en œuvre des conclusions concertées adoptées à la quarante-septième session de la Commission de la condition de la femme ».
  • En outre, selon une étude de 2023, les hommes sont 1,88 fois plus nombreux que les femmes parmi les auteurs scientifiques, et ils sont 3,2 fois plus nombreux parmi les auteurs les plus cités. L’écart tend cependant à diminuer depuis les années 1990.

 

Mouvements

et leadership féministes

 

  • Les bases de données de l’Union Interparlementaire présentent des informations sur les femmes parlementaires, ministres et occupant les plus hautes fonctions de leur gouvernement, sur les forums de femmes parlementaires et les quotas électoraux. Au 1er février 2024, 27 % des parlementaires, 23 % des présidents de parlement dans le monde étaient des femmes.
    • La base de données Les femmes en politique : 2023 présente également des données sur le nombre de femmes élues dans le monde 10 % des chefs d’État et 8 % des chefs de gouvernement dans le monde étaient des femmes au 1er janvier 2024.
    • Le rapport Les femmes au Parlement en 2022 dresse également un état des lieux de la parité au sein des parlements dans le monde. Fin 2022, 64 pays comptaient au moins 30 % de femmes dans leur chambre basse ou unique, soit seulement trois sièges de plus qu’en 2021. Le rapport met en évidence le rôle clé des quotas dans la progression de la parité : les chambres ayant des quotas législatifs ont élu 31 % de femmes en 2022, contre 21 % dans les chambres sans quotas.
    • Sur 178 pays et territoires, 98 ont instauré des quotas, sièges réservés et autres mesures pour promouvoir la représentation des femmes parmi les élus politiques au niveau national.
    • 48 % de la population mondiale pense que les hommes font de meilleurs responsables politiques que les femmes.
    • Au rythme actuel, la parité dans les parlements sera atteinte dans 40 ans.
    • Entre 20 % et 35 % des membres d’institutions nationales de dialogue social, comme les conseils économiques et sociaux, les commissions tripartites et les comités consultatifs du travail étaient des femmes en 2018.
  • L’étude Les femmes dans le multilatéralisme 2024, réalisée par GWL Voices, analyse la composition par sexe des organes de direction et des hauts responsables des principales organisations multilatérales.
    • Depuis 1945, seulement 13 % des dirigeant·e·s élus à la tête de l’une des 53 organisations analysées ont été des femmes.
    • En 2023, la proportion moyenne de femmes dans les équipes de haute direction de 35 organisations est de 42 %.
  • Les World Values Surveys interrogent les hommes et les femmes de 100 pays (pour la dernière vague, 2017-2022) sur leur appartenance à différentes organisations :
    • 3 % des hommes et 8 % des femmes déclarent être un membre actif d’une organisation féministe.

 

Éducation

    • La feuille d’informations no. 56 (en anglais) présente des données sur les enfants non scolarisés. Par exemple :
      • En 2018, 9 % des filles et 7 % des garçons en âge de fréquenter l’école primaire étaient non scolarisés, contre 12 % et 18 % en 2000.
      • Pour les enfants en âge de fréquenter le premier cycle et le second cycle du secondaire, les mêmes proportions de filles et de garçons ne fréquentent pas l’école (16 % et 35 %, respectivement).
      • Des inégalités persistent à tous les niveaux scolaires dans certaines régions et pays. L’écart le plus grand entre filles et garçons est constaté en Asie centrale, tant au niveau primaire que secondaire.
    • Le rapport Je rougirais si je pouvais (2019) présente les disparités dans l’enseignement supérieur : les filles et jeunes femmes sont surreprésentées dans les filières de l’enseignement (elles représentent 70 % des étudiants), de la santé et du bien-être (69 %), des arts et lettres (62 %), des sciences sociales (61 %) et des sciences naturelles (56 %). À l’inverse, elles sont minoritaires dans les filières des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (36 %), et des technologies de l’information et de la communication (29 %).
  • Le rapport Gender, Education and Skills : The Persistence of Gender Gaps in Education and Skills (2023) de l’OCDE présente les inégalités de genre dans l’éducation et l’accès à l’emploi dans les pays de l’OCDE et leurs partenaires.
    • En moyenne dans les pays de l’OCDE, les jeunes hommes sont plus susceptibles que les jeunes femmes de ne pas être titulaires d’un diplôme de l’enseignement secondaire supérieur ou de l’enseignement supérieur. Cet écart en faveur des femmes n’a fait que se creuser entre 2000 et 2020.
    • Les femmes de l’enseignement supérieur choisissent des domaines d’études au contenu mathématique limité, elles sont donc également beaucoup moins susceptibles que leurs homologues masculins de pratiquer quotidiennement des mathématiques avancées.
    • Dans tous les pays de l’OCDE et les pays partenaires, les hommes sont plus susceptibles d’avoir un emploi et de percevoir des salaires plus élevés que les femmes.

     

    Financement de l’égalité femmes-hommes

    • En amont du Forum Génération Égalité, l’OCDE a comptabilisé l’aide publique au développement en faveur de chacune des six Coalitions d’Action (pour l’année 2019, en anglais).
    • Data2x a publié en 2021 un rapport sur l’état des financements dirigés vers la production de données sur le genre :
      • Les financements stagnent depuis 2009, malgré des besoins grandissants en matière de production de statistiques genrées.
      • Pour construire et maintenir des bases de données-clés sur le genre, 500 millions de dollars supplémentaires de la part des donateurs sont nécessaires chaque année d’ici à 2030.
    • Paris 21, partenariat hébergé par la Direction des Statistiques de l’OCDE, a analysé l’aide publique au développement en faveur du renforcement des statistiques de genre dans le monde. Le rapport PRESS 2023 révèle que les dons accordés à la production de données sur le genre ont stagné en 2021. En raison de ressources insuffisantes, des lacunes persistent quant à la mesure des progrès et des financements : en 2023, seulement 25 % des indicateurs relatifs à l’ODD 5 peuvent être mesurés dans plus de la moitié des pays.
      • En 2014, seulement 0,5 % (192 millions de dollars des États-Unis) de l’aide consacrée à l’égalité entre les sexes ont été versés aux organisations de défense des droits des femmes du Nord et du Sud, contre 1,2 % en 2011. 92 % des fonds destinés à la réalisation de l’égalité des sexes sont allés à des ONG internationales ou à des ONG du pays donateur, contre seulement 8 % aux ONG des pays en développement.
    • Le rapport Donors Delivering for SRHR 2023 analyse les financements dirigés vers la santé sexuelle et reproductive dans l’Aide Publique au Développement (APD) des pays du Comité d’Aide au Développement (CAD) de l’OCDE :
      • Les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada et la France sont les cinq plus grands donateurs en santé sexuelle et reproductive (en montant d’APD alloué).
      • Malgré une augmentation globale des financements en 2021, seulement 7 bailleurs sur 30 ont consacré au moins 5 % de leur APD à la santé sexuelle et reproductive.
    • Une note de l’OCDE publiée en 2022 fait l’état des lieux des financements pour l’égalité femmes-hommes dans les pays du Sahel : en 2018-19, 41 % de l’APD à destination de la région avait l’égalité des genres pour objectif principal ou significatif, contre 18 % en 2010.

     

    Si la collecte de données désagrégées par genre et sexo-spécifiques a considérablement progressé ces dernières années, de nombreuses inégalités demeurent peu documentées. À ce titre, Data2x a recensé les lacunes actuelles.

    De plus, lorsque des données existent, elles ne sont pas toujours suffisamment accessibles. L’organisation Open Data Watch publie annuellement un indicateur mesurant le degré d’exhaustivité de l’offre statistique de chaque pays, ainsi que la conformité de ces données aux normes internationales d’ouverture (data openness). L’indicateur comprend une mesure spécifique pour les statistiques de genre : en 2022, le monde obtenait une moyenne de 45, sur une échelle de 0 à 100, où 100 représente la meilleure performance en matière de collecte et d’ouverture de données genrées.
     

     

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