Publié le 24 octobre 2019 dans Actualités
L’agenda 2030, adopté officiellement le 25 septembre 2015 par les 193 États membres des Nations unies et entré en vigueur le 1er janvier 2016, constitue une feuille de route unique en son genre organisée autour de 17 Objectifs de développement durable visant à se donner les moyens nécessaires pour vivre dans un monde plus égalitaire, plus juste et plus durable.
Pour autant, sans impulsion politique et citoyenne, et compte-tenu des tentations du repli observées ici et là, le danger est grand que ces promesses demeurent lettre morte.
Afin que cet agenda particulièrement progressiste au regard des derniers développements que connaît le monde devienne réalité, il importe que les Objectifs de développement durable soient promus, débattus, défendus, intégrés dans les politiques publiques et les activités du secteur privé, et pris en compte dans les actions tant de terrain que de contrôle citoyen exercées par les ONG.
Chaque année, mois, jour, heure, seconde qui passent faisant fi de cet agenda est un affront quotidien contre les individus, les droits humains, le sort de la planète.
Les Objectifs de développement durable ce sont :
Les ODD permettent d’impulser une volonté politique et des moyens notamment financiers pour lutter contre les plus grands défis de la planète, qu’il s’agisse de la lutte contre la pauvreté et les inégalités (de genre, d’accès à la santé, à l’alimentation, à l’énergie, à l’eau et à l’éducation), de la lutte pour la préservation des océans, des forêts, et du climat, ou de la lutte pour la dignité et la sécurité des êtres humains. Ces 17 objectifs mériteraient donc d’être considérés comme 17 injustices à combattre simultanément.
Chaque année, les progrès réalisés à l’échelle nationale, régionale, mondiale sont mesurés à travers une série de 231 indicateurs uniques évaluant l’évolution de 169 cibles ou sous-objectifs permettant de jauger la direction que prend le monde et chacun des pays.
En adoptant une date limite pour la réalisation des 17 objectifs auxquels ont souscrit tous les gouvernements du monde, c’est une véritable course contre la montre qui a été initiée, suscitant un élan positif pour mener les réformes nécessaires dans les temps.
Chaque année, les gouvernements doivent rendre des comptes à l’ONU sur les mesures adoptées pour atteindre les ODD non seulement dans leurs pays mais également pour le reste du monde. Bien que non contraignants, les ODD constituent une opportunité unique pour les organisations de la société civile, le monde académique et les médias d’exercer leur rôle de contre-pouvoir pour inciter ou critiquer les mesures prises au regard des objectifs à atteindre.
Les ODD permettent de regarder et résoudre les grands défis contemporains avec un œil nouveau. En mettant en avant le caractère interconnecté de chacun des Objectifs de développement durable, le monde prend conscience qu’aucun objectif ne peut être pris individuellement. La réalisation d’un objectif ne sera possible que si des progrès conséquents sont réalisés sur les autres objectifs, et avec le concours du gouvernement et ses administrations, de la communauté scientifique, du secteur privé, de la société civile et des citoyen·ne·s.
Jamais le monde n’a été aussi interconnecté tant en matière d’échanges économiques, culturels, informationnels, touristiques, scientifiques, technologiques, politiques. Pourtant la définition des politiques publiques et leur mise en débat demeurent paradoxalement circonscrite à l’échelle nationale. Les ODD offrent une grille de lecture inédite pour comprendre que nous sommes tous affecté·e·s par les mêmes défis que l’on pense aux inégalités croissantes entre et au sein des pays ou aux changements climatiques. Les ODD nous rappellent que des solutions ont été clairement identifiées, nous permettent de mieux comprendre le monde qui nous entoure et nous invitent à demander des comptes à nos gouvernements.
Les ODD ont pour mission ultime de ne laisser personne pour compte en prenant soin de cibler les populations les plus fragiles, marginalisées, voire invisibles dans les données officielles. Cet engagement international offre aux sans-voix la possibilité d’être enfin entendus et pris en considération. À ce titre, les ODD offrent l’opportunité aux citoyen·ne·s engagé·e·s et aux organisations de la société civile de mener campagne pour une réforme en profondeur des politiques publiques afin qu’elles contribuent au respect de la dignité des personnes, à une plus grande solidarité internationale et à la protection de la planète.