Focus 2030
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Perception des grands défis planétaires et connaissance des Objectifs de développement durable par les Français·es

Publié le 14 septembre 2023 dans Sondages

En partenariat avec l’University College London (UCL) et l’Université de Birmingham, Focus 2030 mène un programme de recherche-action destiné à analyser les perceptions, attitudes, comportements et ressentis des citoyen·ne·s sur les enjeux de solidarité internationale dans quatre pays : France, Allemagne, États-Unis et Grande-Bretagne.

Intitulé Development Engagement Lab (DEL), ce projet vise à alimenter en données chiffrées les acteurs du développement (ONG, fondations, think tanks, ministères, institutions publiques, organisations internationales) afin de leur permettre de mieux saisir les attentes citoyennes pour mettre en œuvre leurs activités de communication, de mobilisation et de plaidoyer. Les résultats présentés ci-dessous sont issus de plusieurs vagues de sondage administrés par l’institut YouGov entre 2020 et 2023 auprès d’échantillons représentatifs de la population adulte en France (entre 1000 et 6000 personnes interrogées suivant les vagues d’enquête). Marge d’erreur retenue : ±2%.

En 2015, les États membres des Nations unies adoptaient l’ «  Agenda 2030  » une feuille de route progressiste, ambitieuse et universelle déclinée à travers 17 Objectifs de développement durable (ODD). Cet engagement vise à réduire drastiquement la pauvreté et les inégalités dans un contexte pacifié tout en préservant l’environnement, la biodiversité et le climat d’ici 2030.

Septembre 2023 correspond à la moitié du parcours pour dresser un état des lieux de la réalisation de chacun des 17 ODD, en identifiant les progrès mais également les contraintes, pays par pays. A cette occasion se tient à New York les 18 et 19 septembre 2023, le Sommet sur les Objectifs de développement durable. En novembre 2023, la COP28 devra suivre les engagements de l’Accord de Paris sur le climat, et en 2024 le Forum des Nations unies s’intéressera au financement du développement.

D’un point de vue politique, il paraît essentiel d’engager les citoyennes et les citoyens dans la réalisation de cet agenda au bénéfice de toutes les populations du monde, c’est-à-dire de sensibiliser et de mobiliser chacun dans la réalisation de ces 17 objectifs. Ce Baromètre de la solidarité internationale publié par Focus 2030 dans le cadre du projet de recherche-action Development Engagement Lab, entend mesurer la prise de conscience citoyenne des Objectifs de développement durable, l’ignorance et/ou l’engagement des Français·es vis-à-vis de cette feuille de route, mais aussi ce qu’ils pensent du rôle de la France à l’échelle mondiale sur ces sujets.

 

Les Français·es méconnaissent les Objectifs de développement durable et l’Agenda 2030
• En France, 11 % des citoyen·ne·s déclarent connaître précisément les ODD. Cette proportion stagne depuis 2019.
• La connaissance des ODD est corrélée avec l’âge et le niveau d’études. Les jeunes de 18 à 34 ans paraissent mieux informés que leurs ainés (+14 points).
• Seulement 2 % des Français·es ont à la fois connaissance de l’échéance des ODD, de leur nombre ainsi que de leur champ d’application géographique.

 
 
 

Les Français·es sont pessimistes sur la marche du monde mais soutiennent une plus grande implication de leur gouvernement pour faire face aux grands défis planétaires
• D’ici 2030, 60 % des Français·es estiment qu’il est (très ou assez) improbable d’éradiquer la pauvreté mais 46 % envisagent comme vraisemblable une réduction des émissions  carbone.
• 44 % des Français·es s’accordent avec l’idée que la France produise davantage d’efforts pour «  réduire la pauvreté, les inégalités, la faim, l’accès à la santé et l’éducation, et l’impact du changement climatique d’ici à 2030  ». 
• 64 % des personnes interrogées en France souhaitent un maintien ou une augmentation de l’aide publique au développement (APD) à destination des pays les plus pauvres. Cette proportion s’accroît depuis 2013 (+ 17 points).
• Les plus jeunes (18 à 34) ans sont proportionnellement plus nombreux  (43 %) à souhaiter une augmentation de l’APD que la moyenne des Français·es  (30 %).

 
 

Une large majorité des Français·es soutiennent l’adoption de taxes internationales pour faire face aux grands défis planétaires
• 61 % des personnes  interrogées soutiennent le principe d’un nouvel impôt mondial prélevé sur les bénéfices exceptionnels réalisés  par les grandes entreprises qui font des profits à l’échelle du monde.
• Deux-tiers des Français·es se déclarent  favorables à l’idée que 2 % de la richesse mondiale soit redistribuée pour lutter  contre la pauvreté et les  changements climatiques.
• 53% se prononcent en faveur d’une action de la France pour instaurer une taxe européenne sur les transactions financières pour lutter  contre la pauvreté et les  changements climatiques.
• 55 % reconnaissent que l’impact des problèmes  mondiaux (changements climatiques, conflits armés, pandémies) « sur leur  vie quotidienne » s’est accru par  rapport aux trois dernières années.

 
 

Une exception française  : un niveau de sensibilité très élevé à l’égard des enjeux d’égalité femmes-hommes à l’échelle du monde
• 70 % des personnes interrogées considèrent qu’il  est important que la France soutienne les  organisations qui défendent les  droits des femmes  dans le monde.
• 57 % des Français·es approuvent le principe d’une  «  diplomatie féministe  » menée par la France pour faire progresser l’égalité femmes-hommes  à l’échelle planétaire.
• 53 % considèrent que le gouvernement devrait  faire plus d’efforts en faveur de l’égalité femmes-hommes dans  le monde, un taux bien supérieur à ceux observés en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

 
 

Les Français·es perçoivent le «  développement  » sous l’angle de l’équité et de la solidarité
• Pour soutenir le développement des pays les plus pauvres, les Français·es prônent avant tout la fin des pratiques néfastes  qu’elles  soient économiques (extraction des matières premières), politiques (soutien aux  régimes corrompus) ou  culturelles (encouragement à la fuite des cerveaux).
• La moitié des Français·es déclare soutenir l’idée d’attribuer plus ou autant de pouvoir que  les pays riches aux pays pauvres dans les  institutions financières internationales comme la Banque  mondiale ou le FMI.
• «  Solidarité  », «  coopération  »  et  «  partenariat  » apparaissent comme les principes devrant guider les politiques publiques menées en faveur des pays les plus pauvres selon les Français·es. 

 
 

 

Ces données sont issues de notre sondage réalisé par l’Institut YouGov et piloté par l’équipe de recherche du University College London et de l’Université de Birmingham dans le cadre du projet Development Engagement Lab. Information et méthodologie disponible ici.

Documents à télécharger

Baromètre de la Solidarité n°11 : Perceptions des grands défis planétaires et connaissance des Objectifs de développement durable par les Français·es à mi-parcours de l’Agenda 2030