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Plus de 27 milliards de dollars mobilisés à l’occasion du Sommet Nutrition for Growth 2025 à Paris

Publié le 1er avril 2025 dans Actualités

À l’occasion du Sommet Nutrition for Growth 2025, plus de 127 délégations, dont 106 gouvernements, ainsi que de nombreuses organisations internationales, acteurs de la société civile, banques de développement, philanthropies, institutions de recherche et entreprises, se sont réunies à Paris.

Au total, les engagements financiers de la communauté internationale en faveur de la nutrition atteignent le record historique de 27,55 milliards de dollars.




Environ 120 parties prenantes ont enregistré plus de 400 engagements sur la Plateforme du Nutrition Accountability Framework.

La majorité des engagements ont été pris par des Etats et des organisations de la société civile.

Les engagements pris lors du Sommet ont été publiés sur le site officiel du Sommet. La question de la redevabilité et de la capacité à suivre ces engagements au cours des prochaines années seront cruciales pour garantir leur impact.

Le montant mobilisé à Paris dépasse le record établi lors du précédent Sommet N4G de Tokyo en 2021, ce, dans un contexte de réduction de l’aide internationale des principaux pays donateurs. Parmi eux, les États-Unis, le plus grand donateur mondial d’aide alimentaire, avait engagé plus de 11 milliards de dollars lors du sommet N4G en 2021 mais n’a annoncé aucun nouvel engagement financier lors de l’édition 2025.


La majorité des engagements ont été pris au niveau national, bien qu’une portion significative soit des engagements mondiaux, régionaux ou multinationaux.

Parmi les engagements enregistrés, 53 (13 %) sont financiers et 350 (87 %) sont politiques. Parmi les engagements politiques :

  • 23 % portent sur l’environnement favorable, c’est-à-dire la mise en place de conditions propices à l’amélioration de la nutrition (par exemple : leadership et gouvernance, recherche, suivi ou collecte de données).
  • 51 % concernent les politiques, stratégies, programmes ou interventions, autrement dit la mise en œuvre d’actions concrètes (par exemple : élaborer un plan multisectoriel de nutrition, traiter les cas de malnutrition aiguë, ou augmenter la part de produits sains dans l’offre d’une entreprise).
  • 26 % visent un impact direct, c’est-à-dire l’amélioration tangible des résultats nutritionnels dans une population (par exemple : réduire le retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans ou diminuer l’anémie chez les femmes en âge de procréer).

Engagements financiers

Les banques de développement ont répondu massivement à l’appel, avec :

  • 5 milliards de dollars de la Banque mondiale pour la période 2025-2030
  • 9,5 milliards de dollars de la Banque africaine de développement pour la période 2025-2030

L’Union européenne et ses Etats membres ont également montré un fort engagement, avec un total de 6,5 milliards d’euros, dont :

  • 3,4 milliards d’euros de la Commission européenne pour la période 2024-2027

Alors que certains États bailleurs historiques de la lutte contre la malnutrition (États-Unis, Royaume-Uni, Canada) n’ont pas fait d’engagements financiers, d’autres se sont engagés :

  • La France, hôte du Sommet, a promis 750 millions d’euros d’ici 2030. Ces financements concernent principalement les projets soutenus par l’Agence française de développement et les programmes d’aide alimentaire du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
  • L’Allemagne a annoncé 870 millions d’euros pour la période 2022-2027.
  • L’Irlande s’est engagée à verser 250 millions d’euros par an entre 2026 et 2029.
  • Madagascar s’est engagé à allouer 5 % de son budget national à la nutrition.
  • Le Népal a promis plus de 1 milliard de dollars.
  • Le Salvador a promis plus de 500 millions de dollars.

Les organisations philanthropiques ont également joué un rôle crucial, en mobilisant plus de 2 milliards de dollars :

  • Fondation Gates : 750 millions de dollars sur les quatre prochaines années pour améliorer l’accès des mères et des enfants à la nutrition et renforcer les aliments couramment consommés.
  • Fondation Bezos Family : 500 millions de dollars de dons pour le Fonds pour la nutrition de l’enfant hébergé par l’UNICEF.
  • Children’s Investment Fund Foundation : 400 millions de dollars d’ici la fin de 2028 pour diverses interventions en matière de nutrition.
  • Kirk Humanitarian : 125 millions de dollars l’année dernière pour augmenter l’accès aux vitamines prénatales (MMS).
  • Fondation Rockefeller : 100 millions de dollars pour les repas scolaires et la transformation des systèmes alimentaires.
  • Fondation Eleanor Crook : Jusqu’à 50 millions de dollars pour les vitamines prénatales (MMS).
  • GiveWell : 50 millions de dollars pour les programmes de nutrition.
  • Asia Venture Philanthropy Network (AVPN) : 10 millions de dollars.

Engagements politiques

Certains pays, dont Madagascar, la Côte d’Ivoire, le Guatemala ou encore le Bangladesh ont pris des engagements politiques notables pour lutter contre le fardeau de la malnutrition dans leur pays.

La France, sur le plan national, s’est engagée à renforcer l’éducation à l’alimentation durable, promouvoir la prévention et le repérage précoce de la dénutrition ou encore améliorer la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire. Elle a également affirmé que la nutrition et le suivi des engagements du Sommet N4G Paris figurerait à l’agenda du G7 sous présidence française en 2026.


Zoom sur l’engagement de la France en matière de nutrition lors du dernier Sommet N4G à Tokyo en 2021 

Action Santé Mondiale a réalisé une analyse des engagements pris par la France lors du Sommet N4G de Tokyo en 2021, pour un montant cible de plus de 90 millions d’euros par an.

Source : De Tokyo à Paris : l’engagement de la France contre la malnutrition, Action Santé Mondiale


Engagements du secteur privé

Seules les entreprises respectant les principes d’engagements du Sommet N4G (voir le guide d’engagement ici) pouvaient participer et prendre des engagements lors du Sommet. Cependant, pour permettre un dialogue avec l’ensemble du secteur privé, un évènement parallèle a été organisé en amont du Sommet le 26 mars par le Forum de Paris sur la Paix, en collaboration avec ATNi et GAIN, intitulé « Secteur privé et nutrition : L’affaire de tous ».

Cet évènement a permis notamment de lancer la Déclaration de Paris sur les entreprises et la nutrition 2030, une feuille de route pour transformer les systèmes alimentaires d’ici 2030. La déclaration propose des actions ciblées pour chaque partie prenante.

Elle encourage notamment les entreprises à réorienter leurs investissements et activités pour reformuler la composition de leurs produits afin d’améliorer leur qualité nutritionnelle ou éviter la promotion d’aliments nuisibles à la santé en adaptant leurs stratégies marketing. Elle invite également les investisseurs à intégrer la nutrition comme critères dans leurs stratégies d’investissement.

Au-delà du secteur privé, cette feuille de route cherche également à mobiliser les gouvernements, la société civile et les organisations internationales afin de promouvoir une « économie de la nutrition » plus saine et plus durable.

La feuille de route invite également les organisations à but non lucratif et les organisations internationales à élaborer des cadres d’engagement du secteur privé dans le domaine de la nutrition, qui définissent leurs rôles et responsabilités.

Les gouvernements sont eux amenés à réorienter les subventions qu’ils accordent aux entreprises pour encourager la production et la consommation d’aliments plus nutritifs.


Engagements de la jeunesse

Lors de la clôture du Sommet Nutrition for Growth à Paris, des enfants et des jeunes du monde entier ont présenté leur Appel à l’Action, appelant les dirigeants à agir face à la crise de la malnutrition. Représentant des milliers de jeunes ayant partagé leurs défis et solutions, ils ont insisté sur la nécessité d’une action urgente et d’une réelle implication des jeunes pour un changement durable dans la lutte contre la malnutrition.


Déclaration commune des organisations de la société civile

En marge du Sommet N4G, des organisations de la société civile du monde entier se sont réunies pendant deux jours au Pavillon de la société civile pour aborder les défis urgents liés à la nutrition et tracer une voie commune pour l’avenir. À l’issue de ces échanges, la société civile s’est rassemblée autour d’un ensemble de recommandations clés, soutenues par plus d’une centaine d’organisations signataires de cette déclaration.

Voir la déclaration commune signée par plus d’une centaine d’organisations de la société civile lors du Sommet Nutrition for Growth Paris 2025.


Lancement d’une Coalition pour l’Intégration de la Nutrition

Une coalition mondiale a été lancée afin de lutter contre la malnutrition grâce à un nouveau Pacte pour l’intégration de la nutrition. Cette initiative a pour objectif d’inciter les signataires à intégrer des objectifs nutritionnels dans leurs politiques, programmes et investissements, à travers divers secteurs, et à collaborer pour mettre en œuvre leurs engagements.

Dans un contexte de réduction des budgets alloués à la lutte contre les inégalités mondiales, les Sommets N4G constituent des moments clés pour mobiliser à échéance régulière la communauté internationale autour de la lutte contre la malnutrition. L’hôte du prochain Sommet n’est pas encore connu à ce jour.


Réactions des organisations de la société civile

A l’issue du Sommet, plusieurs organisations de la société civile ont réagi sur les engagements pris, notamment ceux de la France :

 

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