Focus 2030
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4 questions à Thomas Friang, Fondateur et Directeur général de l’Institut Open Diplomacy, sur l’action de la France en faveur de la solidarité internationale ces cinq dernières années et ses attentes pour le prochain quinquennat

Publié le 18 mars 2022 dans Actualités

En amont de l’élection présidentielle en France, Focus 2030 se mobilise pour créer les conditions d’un débat éclairé sur les enjeux de solidarité internationale, sur le financement du développement et la défense du multilatéralisme, et plus largement sur le rôle de la France dans le monde. Quels engagements la France devrait-elle prendre pour contribuer de façon significative à la lutte contre les inégalités mondiales, et plus largement à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) dans le monde ? En complément de son Bilan de la politique de développement international de la France durant le quinquennat d’Emmanuel Macron, Focus 2030 a recueilli le point de vue des organisations expertes dans leurs domaines respectifs.



Entretien avec Thomas Friang, Fondateur et Directeur général de l’Institut Open Diplomacy.

Focus 2030 : Quel bilan dressez-vous du quinquennat d’Emmanuel Macron en matière de solidarité internationale et de développement, et tout particulièrement sur les enjeux portés par votre organisation ?

Thomas Friang : La mandature d’Emmanuel Macron est marquée par des évolutions structurelles d’une part et par des avancées conjoncturelles d’autre part. Les deux peuvent être remises en cause ou consolidées en 2022. Ce travail de bilan est donc essentiel pour permettre à chacun de bien comprendre les enjeux.

Sur le plan structurel, il y a d’abord et avant tout la Loi du 4 août 2021 de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales qui ancre l’objectif d’atteindre, d’ici 2025, le niveau d’aide publique au développement promis depuis des années, i.e. 0,7 % du RNB. Cette cible, fixée dans la loi, devra être suivie de près dans les lois de finances initiales des années 2022 à 2025. Cette loi consacre aussi un changement de paradigme : passer du prêt au don pour des pays prioritaires ou des secteurs clés. Nous savons par exemple que les financements pour l’égalité femmes - hommes sont des outils réellement transformateurs. C’est un excellent signe de voir ce sujet figurer parmi les priorités déterminées par la loi, pour concrétiser les ambitions de la “diplomatie féministe” portée par Emmanuel Macron depuis le G7 de Biarritz jusqu’au Forum Génération Egalité puis la Présidence française de l’Union européenne. Après avoir organisé le Grand Tour #NotreGénérationEgalité avec le soutien de Focus 2030, l’Institut Open Diplomacy se réjouit de voir le soutien à l’éducation des filles et des femmes en haut de l’agenda de l’APD de la France, sur le plan politique comme sur le plan financier, car nous savons à quel point ce vecteur est transformateur pour les sociétés et les économies qui misent sur la liberté des femmes.

Cette nouvelle ambition structurelle procède non seulement d’une nouvelle logique - plus partenariale - mais aussi d’une nouvelle gouvernance - plus transparente. Du discours de Ouagadougou au Sommet de Montpellier, il faut relever l’importance de voir le narratif français évoluer vers une logique qui relève moins de la solidarité que de la relation d’égal à égal. Ce discours doit encore se traduire dans de nombreux gestes concrets - par delà les symboles comme la restitution des biens mal acquis ou le travail de mémoire - mais il relève d’un changement paradigmatique important. Ce changement transformatif n’a rien d’abstrait : il se concrétisait particulièrement au Sahel par le continuum Développement - Diplomatie - Défense, la logique 3D, mise à mal par la nouvelle configuration politique au Mali. S’agissant de la gouvernance, la Loi de 2021 instaure une logique de redevabilité beaucoup plus puissante et plus partagée, c’est une bonne nouvelle pour s’assurer que la trajectoire budgétaire prise soit poursuivie jusqu’au bout. Cette nouvelle approche, il faut désormais la faire vivre dans la durée et dans les choix opérationnels qui en découleront après 2022.

Il faut relever l’importance de voir le narratif français évoluer vers une logique qui relève moins de la solidarité que de la relation d’égal à égal.

Par ailleurs, il faut noter qu’Emmanuel Macron a pris des initiatives diplomatiques et financières pour renforcer la gouvernance des communs, en particulier de la santé à l’heure de la pandémie de coronavirus. De l’initiative ACT-A au mécanisme COVAX, Emmanuel Macron a été à la pointe, avec une stratégie européenne très nettement assumée, d’une véritable solidarité vaccinale. Aujourd’hui, une dose sur deux produites en Europe du vaccin anti-COVID est exportée ou donnée à un partenaire étranger. Cela contraste très nettement avec le cynisme de la diplomatie des masques à laquelle nous avons dû faire face au début de l’épidémie. Plus fondamentalement, sur ce sujet, la France a su mobiliser l’Alliance pour le multilatéralisme créée par Emmanuel Macron et la Chancelière Merkel pour deux éléments clés à l’avenir : d’une part, la création d’un centre de préparation rapide aux épidémies, porté par l’OMS et accueilli par l’Allemagne ; et d’autre part, l’émergence de la coalition “One Health” pour cerner le risque de zoonose tandis que la crise climatique s’accélère et que la dégradation des écosystèmes s’amplifie.

Sur ce dernier point qui relève du pilier environnemental du développement durable, il faut pointer l’importance d’initiatives qui ont été lancées et des travaux à poursuivre. Le bilan d’Emmanuel Macron se caractérise d’abord par une mobilisation de premier ordre pour éviter l’effondrement de l’Accord de Paris au moment du retrait américain, qui aurait pu créer un trou d’air majeur dans la gouvernance mondiale de l’environnement. Les émergents ont d’ailleurs pris beaucoup de champ à ce moment-là. L’initiative du One Planet Summit, notamment pour garder le “momentum” avec des engagements financiers a été décisive. Toutefois, le bilan d’Emmanuel Macron n’a pas seulement consisté à sauver l’acquis de la COP 21 mais également à pousser pour une logique plus large, qui fait un continuum clair entre climat et biodiversité. C’est un autre élément de son actif, notamment avec l’accueil du Congrès Mondial de la Nature à Marseille en 2021 après le G7 Environnement de Metz et le One Planet Summit Biodiversité de 2021. Là où le travail doit être poursuivi, c’est en tirant toutes les conséquences de la situation pour nos partenaires du Sud : nous devons tous commencer à nous adapter aux dérèglements climatiques le plus vite possible, mais nous devons prévoir une politique d’aide à l’adaptation spécifique pour les Etats les plus vulnérables - notamment les petits Etats insulaires - qui vont endurer très rapidement les conséquences gravissimes de la crise climatique.

Le bilan d’Emmanuel Macron invite à se projeter pour renforcer la contribution de la France à la solidarité internationale, tant sur le volet social que sur le pilier environnemental du développement durable. Pourquoi ne pas imaginer la création d’un Envoyé spécial pour le climat en France comme cela existe aux Etats-Unis afin de traiter ces sujets ? Et pourquoi ne pas porter l’idée de « casques verts » qui, aux Nations unies, pourront spécifiquement intervenir sur les aires de catastrophes humanitaires liées à la crise environnementale et/ou assurer la surveillance des aires protégées en zone de tension ? Ce sont là aussi des réflexions à mener en matière de solidarité internationale qui doivent compléter le bilan d’Emmanuel Macron.



Focus 2030 : Quels grands défis la France devra-t-elle contribuer à résoudre lors des cinq prochaines années ? Qu’attendez-vous des candidat·e·s à l’élection présidentielle à ce sujet ?

Thomas Friang : S’agissant de la solidarité internationale, le prochain quinquennat est fait de 3 défis majeurs sur lesquels les candidats ne se positionnent pas publiquement.

Le premier défi, c’est la santé mondiale. Il faut parvenir, en 2022, à l’éradication de la pandémie de coronavirus par une stratégie efficace de solidarité vaccinale. L’état d’hypertension géopolitique que nous vivons à cause de la guerre en Ukraine ne va pas faciliter le travail alors que la coopération internationale est une absolue nécessité dans ce domaine et que l’OMS a été fragilisée durant la crise COVID malheureusement. En effet, seulement la moitié de la population mondiale est vaccinée aujourd’hui. Or, du moment que le virus continuera de circuler, des variants plus ou moins dangereux et volatiles pourront apparaître. Notons aussi que l’enjeu sanitaire ne se limite pas à la pandémie de COVID-19 : il faut également préparer la planète à vivre d’autres catastrophes sanitaires de cette nature. Alors que toute notre attention est focalisée sur l’invasion inique de l’Ukraine par la Russie, n’oublions pas ce bien commun de l’humanité qui nécessite i) de détecter plus rapidement et d’activer des mécanismes de réponse rapide, avec des politiques coordonnées (sur la gestion des frontières, sur les relances économiques notamment) pour faire face efficacement ; ii) de créer des réseaux décentralisés de production de traitements et de vaccins afin de pouvoir répartir les bénéfices de l’économie de la santé de façon plus juste mais surtout d’augmenter notre réactivité opérationnelle face à ce type de crise. C’est une demande forte des pays du Sud et la réponse économique la plus intelligente à porter vis-à-vis de deux objectifs clés : ne pas mettre à mal le droit de la propriété intellectuelle en période de crise ; maximiser notre réactivité et notre efficacité dans la gestion de crise.

Le deuxième défi, c’est la planète. Alors nous faisons route vers « Stockholm + 50 », il y a grand à faire pour compléter les dispositifs de gouvernance mondiale de l’environnement par une plus grande impulsion politique et des nouvelles mailles dans nos filets.

Si des progrès ont été réalisés à la COP 26 pour rendre fonctionnel l’Accord de Paris sur le Climat, la tâche est loin d’être terminée car nous sommes sur une trajectoire climat très dangereuse. De ce point de vue là, le G20 a un rôle d’impulsion majeure : les présidences indonésiennes et indiennes qui vont se succéder en 2022 et en 2023 offrent des espoirs, mais cela dépend de notre capacité à partager les “critical enablers” de la transition énergétique avec eux comme nous l’avons fait avec l’Afrique du Sud. Notons que ces enjeux sont à reconsidérer dans le contexte de la crise purement géopolitique qui met la Russie au ban de la communauté internationale, alors qu’elle fournit une part considérable de l’énergie des Européens.

Sur le chapitre environnemental, il faut aussi noter l’impérieuse nécessité de faire aboutir rapidement les négociations de la COP 15 de la Convention sur la Diversité Biologique à Kunming afin d’adopter - enfin - le cadre Post-Aichi avec des objectifs qui sont clairs et actionnables : rappelons qu’aucun des 20 objectifs précédents n’a pu être atteint et que la COP a, malgré tout, été reportée deux fois. L’innovation diplomatique française - comme le One Planet Summit - doit continuer pour soutenir les initiatives majeures, comme la Coalition pour la Haute Ambition.

Sur ce sujet type de sujet, il faut mobiliser au maximum nos meilleurs outils diplomatiques, comme l’Alliance pour le Multilatéralisme, qui regroupe plus de 60 Etats de bonne volonté, ainsi que le Forum de Paris sur la Paix, qui peut être un vrai incubateur à projets concrets pour matérialiser au plus vite et au plus près du terrain cette “haute ambition” pour les aires protégées.

Ces trois priorités - gagner la bataille pour la santé mondiale, relever sérieusement le défi environnemental et se donner les moyens financiers de nos ambitions - sont les trois éléments clés sur lesquels le ou la prochaine présidente devra travailler à la table du Conseil européen comme du G20 et du G7.

Le troisième défi porte sur les finances. Les 5 ans qui viennent de s’écouler ont été extrêmement intéressants de ce point de vue là : l’initiative française pour une fiscalité internationale plus juste, avec une imposition minimale permettant de stopper l’érosion des bases fiscales, a porté ses fruits. La conception de cette mesure au sein de l’OCDE et son accord à l’échelle du G20 est probablement le plus grand succès diplomatique emporté par Emmanuel Macron. Car cet Accord du G20 de Rome est un véritable game changer. C’est le prérequis pour rétablir une justice fiscale effective à l’échelle internationale - et de facto aussi au sein des pays. C’est une nécessité pour dégager les ressources économiques attendues pour l’accélération de la transition. C’est l’accélération d’un travail politique commencé au G20 de Saint-Pétersbourg en 2013 (sur l’érosion de la base fiscale et le transfert des bénéfices, ou BEPS) qui n’avait pas encore porté ses fruits. Il faut continuer de garder le cap et d’accélérer dans cette voie car c’est la condition sine qua none de la réussite de tout projet de progrès social et environnemental au sein des Nations comme à l’échelle planétaire. C’est aussi une attente démocratique très forte de tous ceux qui - à juste titre - ne voulaient plus que la mondialisation se fasse au détriment de notre modèle social dont la résilience a été fortement éprouvée par la pandémie et que les chocs climatiques vont encore beaucoup mettre au défi. Si cet élément peut opérer un profond changement de logiciel macroéconomique, il ne faut pas non plus minimiser l’importance des initiatives conjoncturelles - notamment sur la soutenabilité de la dette des pays africains - qui ont été majeures ces dernières années.

Ces trois priorités - gagner la bataille pour la santé mondiale, relever sérieusement le défi environnemental et se donner les moyens financiers de nos ambitions - sont les trois éléments clés sur lesquels le ou la prochaine présidente devra travailler à la table du Conseil européen comme du G20 et du G7. Les candidats qui n’ont pas de réponses élaborées sur ces trois grandes questions ne seront pas prêts pour diriger la France en avril 2022, surtout dans le contexte géopolitique qui se complique gravement.



Focus 2030 : Quelles actions menez-vous dans le cadre de cette élection présidentielle ?

Thomas Friang : L’Institut Open Diplomacy a commencé bien avant la campagne présidentielle en considérant que l’Agenda 2030 de l’ONU était la meilleure façon de “penser le monde d’après” : les Rencontres du Développement Durable sont un moment majeur de structuration du débat public autour de la logique des ODD depuis leur lancement sous le haut patronage d’Emmanuel Macron en 2020. La deuxième édition, intitulée “Faisons 2030 dès 2022 !” a permis de rassembler 6 800 Françaises et Français pour parler des 17 ODD et donc ces sujets majeurs pointés plus haut. Les 80 panels, rassemblant 323 orateurs de toutes les sensibilités politiques, ont posé les termes d’une campagne informée sur ces grands enjeux.

Les principaux candidats déclarés ont dû répondre à un questionnaire qui les appelait à se positionner sur les sujets mentionnés plus haut, et leur porte-paroles ont été amenés à en débattre.

Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là : avec le soutien de Focus 2030, en partenariat avec l’Institut Montaigne et la Fondation Jean Jaurès, et en lien avec le JDD, nous avons organisé le 27 février 2022 le Forum France International. C’était un beau rebond sur les RDD, moins d’un semestre plus tard. Les principaux candidats déclarés ont dû répondre à un questionnaire qui les appelait à se positionner sur les sujets mentionnés plus haut, et leurs porte-paroles ont été amenés à en débattre. Avec plus de 3 000 participants lors de ce débat et un dossier très complet sur notre site et dans le JDD, nous avons réalisé notre mission : aider les citoyens français à s’emparer des enjeux globaux dans le contexte géopolitique qui structure la coopération internationale aujourd’hui (on parlait déjà de crise du multilatéralisme avant l’invasion de l’Ukraine !).

Il est à craindre que nous n’ayons reçu que des programmes diplomatiques à la “don’t look up”, c’est à dire qui : soit ne prennent pas en compte les réalités sociales et environnementales qui mettent l’humanité au bord du chaos, soit ne tiennent pas compte des rapports de force géopolitique qui nous empêchent de résoudre les défis transnationaux.



Focus 2030 : Considérez-vous que les débats qui entourent l’élection présidentielle prennent suffisamment en compte les enjeux internationaux jusqu’à présent ?

Thomas Friang : L’Institut Open Diplomacy a mené, avec OpinionWay, une étude d’opinion en juillet 2021 qui donne un résultat très clair (voir ici) : 73% des Français accordent de l’importance à la politique étrangère des candidats. C’est vrai toute classe sociale et toute classe d’âge confondues. Le Forum France International a donné l’occasion à tous les candidats majeurs de se mettre à la hauteur de cette attente démocratique. L’Institut Open Diplomacy a résumé l’essentiel de leurs réponses dans cette vidéo de synthèse à l’issue du Forum.

Certains états majors de campagnes nous disaient, “la politique étrangère ne fait pas gagner une élection”. Nous leur répondions une chose simple “certes, mais elle peut vous la faire perdre”. Car il n’y a pas une seule politique publique nationale - de la santé à la fiscalité, du climat à la sécurité - qui ne se joue pas (au moins en partie) dans l’action diplomatique.

Le pouvoir d’achat est la préoccupation numéro 1 de cette campagne. C’est un sujet profondément international non ?

Alors que nous sommes en pleine présidence française de l’Union européenne et en Conférence sur l’avenir de l’Europe, la non-prise en compte de l’international dans les programmes démontre - tristement - que les responsables politiques ne cherchent pas à aller à la rencontre de l’intelligence des Français. Cette dimension européenne, pourtant clé, ne figure nulle part dans les programmes existants !

La crise en Ukraine a ramené, comme une météorite sur nos radars, l’international dans la campagne. Mais c’est un véritable crash. Les Français l’ont bien vu : le cynisme qui consiste à dire “je ne fais pas campagne sur l’international car cela ne permet pas de marquer des points dans l’opinion” est perdant, car tout le monde a compris que nous sommes interdépendants, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, de nos partenaires étrangers sur grand nombre de sujet qui touchent directement à notre quotidien.

Le pouvoir d’achat est la préoccupation numéro 1 de cette campagne. C’est un sujet profondément international non ? Pensez-vous que l’on peut trouver des solutions réalistes et efficaces à cette question sans parler d’indépendance énergétique de façon sérieuse ? que l’on pourra mettre en place des “chèques inflation” les uns derrière les autres si le budget de l’Etat ne se reconstitue pas grâce à des ressources fiscales nécessitant l’accord international sur la fiscalité des entreprises adopté par le G20 ? que l’on pourra arrêter de porter nos masques anti-COVID définitivement sans avoir vacciné l’intégralité de la population mondiale ?

Ces questions ne sont-elles pas "internationales" par définition ? Les Français l’ont compris. Nous regrettons que ce ne soit pas le cas des candidats (en tous cas une grande partie). Une partie de l’abstention se joue sur ce terrain et la qualité de l’élection présidentielle en dépend largement. Les jeunes que nous envoyons dans les sommets internationaux, au G20 ou au Forum politique de haut niveau pour le développement durable de l’ONU, nous le disent très clairement.


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