Publié le 29 mai 2020 dans Sondages
Alors que la pandémie de COVID-19 continue de sévir à travers le monde, 1761 personnes représentatives de la population du Royaume-Uni ont été invitées à évaluer le niveau de “menace” que le virus COVID-19 représentait à leurs yeux pour eux-mêmes, leur famille, leur “communauté”, leur travail, leur pays, pour les pays en développement et plus largement à l’échelle du monde.
« Les pandémies font peur. Les enquêtes montrent généralement à quel point de telles menaces ont un impact profond sur l’évolution des ressorts psychologiques des individus qui ont tendance à faciliter le repli sur soi et augmenter nos craintes vis-à-vis des étrangers » indiquent les auteurs de l’étude, membres du Development Engagement Lab.
Vu sous cet angle, la pandémie de Covid-19 aurait toutes les chances de nourrir des formes de repli national, d’isolement, voire de rejet de l’autre.
Toutefois, les conclusions préliminaires de l’enquête par sondage menée par nos partenaires tendent à nous démontrer le contraire…
S’il semble logique que chacun s’inquiète pour ses proches et pour soi dans une crise comme celle que nous connaissons, les Britanniques semblent conscients que la menace pèse tout autant sur leur pays (60%) que sur le reste du monde (68%), et considèrent la menace plus importante encore pour les pays en voie de développement (75%), comme le révèle le graphique ci-dessous.
Les résultats du sondage nous dévoilent une tendance claire. Selon les enquêtés, « plus la personne potentiellement affectée est éloignée, plus la menace semble élevée » indiquent les auteurs de l’étude.
Et pour cause… Les pays les plus pauvres, dont les systèmes de santé sont plus fragiles, auront potentiellement plus de difficultés à faire face à la pandémie même si à l’heure où nous écrivons ces lignes le continent africain semble plus épargnée que les pays occidentaux.
Fort du constat que tant que l’épidémie de Covid-19 continuera de circuler dans un pays le reste du monde ne sera pas en sécurité, 79% des britanniques considèrent que la crise actuelle illustre plus que jamais la nécessité d’une coopération internationale.
Au-delà de ce qui pourrait être, à première vue, une prise de conscience idéaliste de la nécessité d’une solidarité internationale accrue, les auteurs identifient plutôt ce sentiment largement partagé comme une « réponse pragmatique » à l’enjeu du moment. Cette nouvelle donnée ne devrait donc pas se lire comme un soutien direct aux organisations internationales et à la coopération internationale en tant que valeur mais davantage comme un soutien aux solutions qu’elles pourraient proposer conjointement, en matière de santé tout particulièrement.