Publié le 3 juillet 2019 dans Sondages
À partir d’une question simple, courte et sans ambiguïté, on remarque qu’une majorité des personnes interrogées (57%) pensent que la France devrait financer davantage la lutte contre le sida à travers le monde. 25% des français·e·s pensent l’inverse, mais surtout 18% ne savent pas répondre à cette question qui suggère, ce qu’une partie des répondant·e·s ignore sans doute, que la France finance déjà la lutte contre le sida à l’échelle internationale.
Le sida n’apparaît donc pas comme une cause très clivante dans la mesure où près de 60% des français·e·s estiment qu’il est pertinent (ou juste) que la France participe davantage à la lutte contre le sida.
Ces résultats font écho au fait que pour 72% des français·e·s, les épidémies des pays en développement représentent un risque pour la santé en Europe.
Les répondant·e·s de moins de 25 ans sont plus favorables (tout à fait et plutôt favorables) que leurs aîné·e·s au fait que la France finance davantage la lutte contre le sida à travers le monde. 64% des français·e·s soutiennent cette option contre 57% pour le reste de la population.
On remarque par ailleurs un effet âge lorsque l’on étudie les répondant·e·s les plus engagé·e·s en faveur d’un accroissement de l’effort financier de la France dans la lutte contre le sida.
Toutes choses égales par ailleurs, plus on est jeune, plus on soutient tout à fait l’affirmation selon laquelle la France devrait financer davantage la lutte contre le sida dans le monde.
La distinction la plus marquante sur l’organisation des opinions sur cette question se situe au niveau de l’orientation politique des répondant·e·s.
De façon linéaire, plus les français·e·s se déclarent « à gauche » et plus les réponses sont favorables à l’idée que la France finance davantage la lutte contre le sida à l’échelle du monde.
Jusqu’à 77% des français·e·s « très à gauche » partagent cette idée, contre 41% des français·e·s se déclarant « très à droite ».
Comme souvent lorsqu’on interroge le rapport entretenu à la générosité de la France sur des enjeux à la fois sociaux et internationaux, on observe une opposition plus ou moins marquée mais souvent discriminante entre deux visions du monde qui organisent encore aujourd’hui largement les perceptions et comportements des français·e·s.
49% des français·e·s se déclarant « sans diplôme » sont favorables à l’augmentation du financement de la lutte contre le sida par la France, contre 60% de celles et ceux qui sont au moins titulaires d’un Bac.
Le niveau d’éducation, dont on sait qu’il est corrélé à d’autres facteurs (âge, revenus) s’avère discriminant dans l’organisation des réponses à cette question qui interpelle la générosité de la France à l’égard d’une lutte contre un problème qui dépasse les frontières hexagonales.
On remarquera qu’un quart (26%) de celles et ceux qui ne sont pas diplômé·e·s ne semblent pas en mesure de formuler une opinion sur cet enjeu international, soit 10% de plus que les répondant·e·s au moins titulaires d’un Bac +5. Ce qui interroge les limites des mécanismes de sensibilisation notamment quand il s’agit d’enjeux mondiaux.