Publié le 29 avril 2021 dans Actualités
Intitulé « Mon corps m’appartient », le dernier rapport du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) sur l’état de la population mondiale (2021) détaille les atteintes aux droits des femmes, du viol à la stérilisation forcée en passant par l’imposition de tests de virginité et de mutilations génitales.
Ce rapport paraît alors que, 25 ans après la quatrième conférence mondiale sur les femmes qui s’est tenue sous l’égide de l’ONU à Pékin en Chine du 4 au 15 septembre 1995, la France co-préside avec le Mexique le Forum Génération Égalité qui se conclura à Paris du 30 juin au 2 juillet à Paris, et qui vise à accélérer les progrès en faveur de l’égalité femmes-hommes dans le monde.
Ce Forum s’organise autour de 6 thématiques. Le rapport ici présenté se saisit donc de celle de l’autonomie corporelle et des droits en matière de santé reproductive et sexuelle (dont la France assure la fonction de "champion" dans le cadre du Forum) en s’inscrivant dans un contexte où les revendications féministes relatives à cet enjeu n’auront jamais été aussi vivantes, du Mali en Argentine, des États-Unis à la France, de la Pologne en Afrique.
Ce rapport résonne ce faisant avec le contexte institutionnel, social et politique en mettant en perspective au niveau mondial les multiples atteintes aux droits des femmes et des filles à disposer de leur corps dans le monde.
Que près de la moitié des femmes ne puissent toujours pas prendre leurs propres décisions quant à l’opportunité d’avoir des relations sexuelles, d’utiliser la contraception ou de se faire soigner devrait tous nous scandaliser, estime la directrice du UNFPA, Natalia Kanem, citée dans le communiqué.
Malgré les nombreux engagements internationaux ratifiés par la plupart des États, la mainmise des hommes sur les droits et les dispositifs légaux qui empêchent l’autre moitié de l’humanité d’obtenir le respect de son intégrité transparaît tout au long des 164 pages du rapport.
Les priver de leurs droits est « inacceptable », affirme Natalia Kanem, qui dirige le UNFPA. Pourtant, quand les femmes et les filles sont libres de leurs choix fondamentaux, « elles gagnent […] aussi de meilleures conditions en matière de santé et d’éducation, de revenus et de sécurité ; il en résulte un monde plus juste et plus propice au bien être humain, ce qui profite à chacune et chacun d’entre nous. »
Enfin comme le rappelle le rapport « l’autonomie et la capacité de décider sans être en butte à la discrimination sont des principes constitutifs des droits fondamentaux. » Dès lors le contrôle des corps des femmes reste un enjeu majeur dans toutes les sociétés, la conquête des femmes et des filles pour disposer librement de leur corps reste inachevée, à renouveler constamment, et dans cette perspective les États ont un rôle à jouer.