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    Evolutions des opinions à l’égard des enjeux contemporains

    Publié le 26/06/2020, modifié le 08/12/2025.

    En tenant compte des résultats obtenus au cours de quatre vagues de sondages entre le 27 septembre et le 10 octobre 2019, entre le 9 et le 13 janvier 2020, entre le 2 et le 7 juin 2020 puis entre le 21 septembre et le 12 octobre 2020, soit avec quatre mois d’écart à chaque fois, il apparait que les opinions et/ou ressentis des Français à l’égard d’une liste d’enjeux contemporains, nationaux ou internationaux, sont sensiblement fluctuantes.

    Avec l’arrivée du Covid-19, les grandes pandémies inquiètent davantage les Français

    Dans cette liste de préoccupations, les problématiques des grandes pandémies et des maladies à l’échelle mondiale apparaissaient comme le dernier des soucis pour les Français jusqu’en janvier 2020. Les données obtenues lors de la vague d’enquête de juin 2020 puis de septembre-octobre 2020, soit après la période de confinement de la France, puis au moment de la seconde vague épidémique du Covid-19 à l’échelle du monde, montrent que les Français sont désormais nettement plus sensibilisés par la question des pandémies (+20 points de pourcentage si l’on regarde le premier choix de priorités sélectionnées par les répondants).

    De dernière préoccupation, les pandémies sont désormais considérées comme la 5ème préoccupation sur une liste de 10. Par comparaison, les préoccupations liées au changement climatique diminuent un peu (-5 points de pourcentage) entre septembre 2019 et septembre 2020. Ce qui signifie, en creux, que dans le contexte d’une crise sanitaire mondiale, abondamment commentée par les médias et les réseaux sociaux, affectant la vie quotidienne à l’échelle domestique, le point de vue des Français est pondéré dès lors qu’ils ne renversent pas subitement la hiérarchie de leurs préoccupations, mais au contraire, adaptent leurs vues dans une relative mesure, à cette situation sanitaire nouvelle.

    Cette évolution de la hiérarchisation des problématiques à propos des pandémies et des maladies à l’échelle mondiale affecte toutes les catégories de Français. En détail, l’évolution de ces opinions entre janvier 2020 et septembre 2020 est plus remarquée chez les femmes (+9 points) que chez les hommes (+6 points), chez les plus âgés et les Français les moins éduqués. D’un point de vue géographique, les Français résidant dans les régions du nord, nord-est et centre sont ceux qui déclarent en septembre-octobre 2020 le niveau le plus élevé de préoccupation en matière de pandémie.

    On trouve une augmentation plus notable du niveau de préoccupation vis-à-vis des « grandes pandémies » chez les électeurs de la droite traditionnelle (Les Républicains/citoyens ayant voté François Fillon au premier tour des présidentielles de 2017). Cette particularité doit sans doute être corrélée à l’âge plus avancé de cet électorat se jugeant, à juste titre, davantage exposé aux risques du Covid-19.

    L’environnement, les crises économiques et le chômage préoccupent de plus en plus les Français

    En tête des préoccupations des Français on retrouve les questions économiques (chômage, crises économiques) et les questions environnementales (changement climatique, biodiversité, pollution, etc.). Le classement de ces deux préoccupations semble s’être (très légèrement) inversé entre septembre 2019 et septembre 2020, ce qui, à ce stade n’apparait que comme une tendance à confirmer ou infirmer dans les prochains mois. En l’occurrence, les conséquences de la crise du Covid-19 sur l’économie ne sont pas (encore) mesurables.

    On remarque que la question des flux migratoires est une problématique en déclin relatif, probablement du fait de la mise en concurrence avec des situations plus graves et abondamment traitées dans les médias ou les réseaux sociaux, telles que les pandémies.

    Quand on compare les réponses obtenues en juin 2020, soit pendant la pandémie du Covid-19, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis, on remarque des divergences notoires affectant le classement des opinions. Ces différences sont parfois particulièrement contre-intuitive.

    Ainsi on peut observer que :

     au mépris de la situation sanitaire réelle en matière de contaminations ou du nombre de décès dû au Covid-19, en dépit de la situation privilégiée des allemands en termes d’équipements hospitaliers, les pandémies représentent un sujet particulièrement préoccupant en Allemagne,

     les Allemands sont nettement moins inquiets à propos des problématiques économiques et du chômage que les Américains, Britanniques et surtout les Français qui s’avèrent particulièrement soucieux,

     les Allemands demeurent les plus affectés par les flux migratoires et le populisme,

     les Américains sont de loin les plus affectés par les « fake news », devant les Britanniques,

     les inégalités entre les riches et les pauvres représentent une préoccupation partagée de façon comparable dans les quatre pays,

     le changement climatique ne semble pas soucier les Américains dans les mêmes proportion que dans les trois autres pays, les Français paraissant les plus sensibilisés sur cette question.

    La France devrait faire (beaucoup) plus d’efforts pour réduire la pauvreté, les inégalités, la faim, l’accès inégal à la santé & l’éducation, et l’impact du changement climatique d’ici à 2030

    48% des Français souhaitent que la France fasse plus d’efforts pour réduire la pauvreté, les inégalités, la faim, l’accès inégal à la santé & l’éducation, et l’impact du changement climatique d’ici à 2030. Entre septembre 2019 et septembre 2020, on observe une fluctuation sensible (-5 points de pourcentage) du soutien des Français à cette feuille de route qui ressemble à l’agenda des Objectifs de développement durable (ODD). D’une certaine manière, sans connaitre le concept de « l’agenda 2030 » des ODD, une majorité de Français en soutiennent le contenu de façon marquée. Ce qui est plus significatif dans les réponses obtenues après Covid-19 (juin et septembre 2020), c’est un engouement moindre des Français à l’égard de cette attente : le nombre de Français ne sachant pas répondre à cette question, ceux estimant que la France fait suffisamment d’effort ou ceux qui souhaitent que la France fasse moins d’efforts, a tendance à augmenter. Comme si, ainsi questionnées, ces problématiques faisaient moins écho dans l’esprit des répondants désormais principalement distraits par des préoccupations sanitaires.

    La générosité fluctuante des Français vis-à-vis de la solidarité internationale

    Le pourcentage des personnes interrogées en France qui déclarent avoir fait un don au cours des 12 derniers mois oscille entre 17% et 23%. L’habituelle « générosité de fin d’année » des Français motivée par les déductions fiscales peut-être un facteur explicatif de la variation de 6 points de pourcentage entre septembre 2019 et juin 2020. De la même manière, il n’est pas exclu que l’épidémie vécue à l’échelle nationale ait été un frein à toute démarche de générosité à destination de bénéficiaires extra-nationaux depuis juin 2020, sous le prétexte du « il y a déjà tant à faire ici ».

    En majorité, les Français sont préoccupés par la situation des populations dans les pays pauvres

    Une majorité de Français se déclarent préoccupés par la pauvreté dans les pays en développement. Ces chiffres révèlent la mesure d’un ressenti davantage qu’une véritable opinion. Depuis janvier 2020, ce niveau de préoccupation tend cependant à baisser sensiblement, une variation qui probablement imputable aux tracas à l’échelle nationale provoqués par la pandémie du Covid-19 et ses conséquences multiples, notamment économiques.

    En moyenne, 32% des Français pensent que le gouvernement français devrait accorder une aide publique « généreuse » à destination des pays en voie de développement

    A elle seule, cette adhésion n’est pas suffisamment nette pour autoriser des conclusions hâtives quant à l’évolution du soutien des Français aux enjeux de développement. Vague d’enquête après vague d’enquête, on observe une fluctuation sensible de ce soutien. A noter que l’opposition des Français en la matière est stable, seuls les taux d’adhésion ou d’indifférence diffèrent d’une enquête à l’autre.

    Les Français sont plutôt plus nombreux à souhaiter que la France augmente son aide au développement

    Même si les opinions marquent le pas depuis quelques mois, le pourcentage de Français déclarant être en faveur d’une augmentation de l’aide publique au développement (APD) est passé de 18% en décembre 2013 à 29% septembre 2020, avec un pic d’adhésion à 35% en janvier 2020. Cette progression est quasiment constante depuis 2013 à partir d’une interrogation qui mentionne le montant en milliards de l’APD mis en perspective avec le PIB de la France. Cette évolution qui nécessite d’être scrutée dans les mois à venir, notamment au gré des liens qui seront compris ou non, articulant la solidarité internationale aux questions sanitaires à l’échelle globale, mises en évidence avec la pandémie du Covid-19.

    Le nombre de Français estimant qu’il faut porter secours en Méditerranée aux personnes qui fuient leurs pays n’a pas véritablement évolué

    Le nombre de personnes en accord avec la nécessité de porter secours aux migrants/réfugiés qui risquent de faire naufrage en mer Méditerranée n’a pas véritablement évolué, en revanche, le nombre de Français opposés à cette démarche de sauvetage a un peu baissé. A savoir que les chiffres obtenus en janvier 2020 sont susceptibles de refléter les craintes d’une nouvelle crise migratoire du fait des velléités de la Turquie de remettre en cause l’accord signé avec l’Union européenne en 2015. Un fléchissement confirmé en septembre-octobre 2020 soit en pleine crise sanitaire du Covid-19.

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