Publié le 31 juillet 2019 dans Décryptages
Après une augmentation importante de l’aide publique au développement (APD) dans le courant des années 2000, les prises de position contre l’aide ont redoublé de vigueur. Inefficace, au mieux, contre-productive, voire néfaste au pire, l’aide publique au développement est accusée de bien des maux. Si l’aide internationale ne peut certes pas répondre à elle seule à tous les enjeux de développement, il importe de sortir du débat binaire opposant le pour et le contre.
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Il semble plus important de se concentrer sur les conditions identifiées qui permettent à l’aide d’être efficace : ciblage, coordination, prévisibilité, variété des instruments, cohérence avec d’autres politiques, etc. Il importe également de penser l’aide publique au développement en complémentarité avec d’autres flux.
Les arguments et exemples démontrant le rôle crucial de l’aide publique au développement pour les populations les plus démunies sont sérieusement documentés.
Des organismes internationaux ont ainsi développé des initiatives pour suivre l’impact de leurs actions et l’évolution des pratiques. En réalité, tout allongement des délais dans le financement des Objectifs de développement durable aura un impact direct sur les populations vulnérables, entrainant notamment des surcoûts financiers élevés pour rattraper le retard pris.
Dans les faits, pour 1000 dollars de revenu national dans les 30 pays les plus riches, seuls trois dollars sont consacrés à l’aide publique au développement.
D’un autre côté, selon la Banque mondiale, moins de 10 % de la population mondiale vivait dans l’extrême pauvreté en 2015, contre 37 % en 1990 et 44 % en 1981.
L’aide publique au développement est-elle trop élevée, trop coûteuse, trop inefficace ?
Quelles que soient les analyses critiques de l’aide, il importe de rappeler le rôle crucial et unique de l’aide au développement pour lutter contre l’extrême pauvreté et concourir à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) dont le succès dépend pour beaucoup de cet instrument de redistribution des richesses :
– Même avec les projections économiques les plus optimistes, il manquerait 70 milliards d’euros de financement annuel pour financer les services de base dans les pays les plus pauvres.
– Si la tendance des 15 dernières années se poursuivait, 167 millions d’enfants, dont la grande majorité en Afrique subsaharienne, vivraient toujours dans l’extrême pauvreté en 2030.
– En complément des autres sources de financement, les ODD ne pourront pas être atteints sans une aide publique au développement sous forme de dons plus concentrée sur les pays et les populations des plus pauvres.
Découvrez les 7 idées reçues sur l’aide publique au développement :
Idée reçue n°1 : les niveaux d’aide publique au développement sont trop élevés
Idée reçue n°2 : l’aide publique au développement est inefficace
Idée reçue n°3 : l’aide publique au développement profite avant tout à des régimes corrompus
Idée reçue n°4 : l’aide publique au développement sert les intérêts diplomatiques et économiques des principaux pays donateurs
Idée reçue n°5 : l’investissement économique et le renforcement des systèmes de taxation sont plus efficaces que l’aide publique au développement
Idée reçue n°6 : l’aide publique au développement : une source de financement mineure comparée à d’autre flux
Idée reçue n°7 : l’extrême pauvreté a suffisamment reculé dans le monde
Pour en savoir davantage sur les arguments qui plaident en faveur ou en défaveur de l’aide publique au développement, une note d’analyse est disponible en cliquant ici.