Publié le 12 décembre 2022 dans Décryptages
L’OCDE a publié, le 15 décembre 2022, les chiffres définitifs des montants alloués par les pays donateurs à l’aide publique au développement (APD) pour l’année 2021.
L’APD émise par les membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE s’est élevée à un montant historique de 185,9 milliards de dollars US en 2021. C’est le plus haut niveau jamais atteint, en dépit des pressions budgétaires qu’ont connu l’ensemble des pays sous l’effet de la pandémie de Covid-19. Décryptage.
En 2021, l’APD des pays du CAD s’est élevée à 185,9 milliards de dollars (environ 157,1 milliards d’euros au taux de change de 2021), soit une augmentation de 8,5 % en termes réels par rapport à 2020.
Cette augmentation est largement due à l’appui d’activités de lutte contre la pandémie de Covid-19, en particulier sous la forme de partage de doses de vaccins. Hors valorisation des vaccins, l’APD n’a en effet enregistré qu’une progression de 4,8 % en termes réels par rapport à 2020.
Cette somme équivaut à 0,33 % du revenu national brut combiné des pays du CAD, soit le même niveau qu’en 2020. Ce ratio demeure bien inférieur à l’objectif de 0,7 % du RNB adopté pourtant en... 1970 par les pays industrialisés auprès des Nations Unies.
Seuls le Luxembourg, la Norvège, la Suède, l’Allemagne et le Danemark allouent au moins 0,7 % de leur richesse nationale à la solidarité internationale. Il est cependant à noter que 23 des 29 pays du CAD (en 2021) ont augmenté le montant de leur APD par rapport à 2020, dont certains de façon conséquente : l’Italie (+36 %), les États-Unis (+29 %), la Corée du Sud (+21 %) ou encore la Slovénie (+20 %).
Depuis l’adoption des Objectifs de développement durable en 2015, l’APD nette a augmenté de 25 %. Elle a régulièrement augmenté entre 2013 et 2016, où elle a atteint un premier sommet sous l’effet en particulier de l’afflux de réfugiés en Europe, et aux coûts des réfugiés dans les pays donneurs qui y sont associés. En 2017, 2018 et 2019, elle a diminué en raison de l’amenuisement des dépenses liées aux réfugiés. En 2020 puis 2021, l’APD a atteint son niveau le plus haut jamais enregistré, sous l’effet notamment du soutien apporté dans le contexte de la crise Covid‐19.
En 2021, l’aide publique au développement de la France a augmenté de 5 % par rapport à 2020, atteignant 15,506 milliards de dollars (environ 13,1 milliards d’euros). Ce montant représente 0,51 % de son RNB, en adéquation avec la trajectoire envisagée en 2018 par le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement.
Cette hausse française est principalement due à une augmentation de son aide bilatérale et multilatérale sous la forme de dons, des instruments du secteur privé, et des partages de doses de vaccins. Ces hausses compensent la baisse des prêts bilatéraux et des coûts d’accueil des réfugiés sur son territoire. Le coût des réfugiés représentent toutefois 7,5 % de son APD totale, par rapport à 5,2 % en moyenne dans les pays du CAD. En excluant le partage de doses de vaccins Covid-19, l’APD de la France a augmenté de 2,4 % entre 2020 et 2021, contre 0,6 % pour la moyenne du CAD.
En dépit de cette augmentation, la France se situe encore loin de l’objectif des 0,7 %, et si elle demeure au 5e rang des pays donateurs en volume après les États-Unis, l’Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni, elle est au 7e rang en proportion de son revenu national brut.
Pour aller plus loin, découvrez les chiffres définitifs de l’APD en 2021.