Publié le 30 juin 2021 dans Actualités
À l’occasion du Festival d’engagement citoyen Génération Égalité Voices, organisé par ONU Femmes France, et à quelques jours du Forum Génération Égalité (du 30 juin au 2 juillet à Paris), Focus 2030 a organisé une table ronde en ligne sur la nécessité de données fiables sur le vécu et les aspirations des filles et des femmes à travers le monde :
Cette conférence a été animée par :
Avec la participation de :
Fanny Forgeau a accueilli les participant•e•s en rappelant l’imminence du Forum Génération Égalité, qui se tiendra à Paris du 30 juin au 2 juillet 2021, et qui devrait être l’occasion de lancer une série d’actions concrètes en faveur de l’égalité des genres dans le monde. C’est à cette occasion que Focus 2030 a souhaité faire le point : que savons-nous réellement des inégalités entre les femmes et les hommes à travers le monde ? Comment pourrions-nous mieux les mesurer, et ainsi mieux les éliminer ?
Sandra Lhote-Fernandes a présenté un aperçu des inégalités de genre dans le monde, soulignant qu’avec la pandémie de Covid-19, « les inégalités se sont aggravées dans tous les pays et de façon simultanée ». En particulier, la pandémie a accru les inégalités entre les femmes et les hommes en matière d’extrême pauvreté, d’emploi, ou encore de travail domestique et de soin non rémunéré.
Liliana Suchodolska a poursuivi en remarquant que bien que l’égalité des genres soit une question transversale affectant tous les Objectifs de développement durable (ODD), nous ne disposons que de 39 % des données genrées dont nous aurions besoin pour surveiller l’atteinte des ODD.
Les statistiques sur les inégalités de genre sont pourtant peu considérées parmi les priorités de l’aide publique au développement : autour de 10 % des projets statistiques financés à travers l’aide publique au développement visent principalement ou contribuent à la collecte de données genrées. Elle a présenté le Centre d’information pour le financement des données de développement, plateforme d’échange sur les données, y compris genrées, que PARIS21 lancera en octobre à l’occasion du Forum mondial des Nations unies sur les données.
Léa Fuiret l’a appuyée, rappelant que parmi les 231 indicateurs mesurant l’atteinte des Objectifs de développement durable, 53 indicateurs concernent explicitement les inégalités de genre, mais que seuls 16 de ceux-ci sont renseignés à l’échelle mondiale. Des lacunes importantes subsistent, en particulier dans la collecte, le partage et l’utilisation de données désagrégées par sexe, mais également en fonction d’autres critères socio-démographiques (âge, orientation sexuelle, statut migratoire...).
L’une des raisons expliquant la lenteur des avancées est le manque d’une approche féministe du développement, selon Sandra Lhote-Fernandes. Il existe un décalage entre la prise de conscience de l’importance de la promotion de l’égalité des genres, et la réalité des politiques publiques. L’examen de 72 projets de développement "marqués" en faveur du genre selon les critères de l’OCDE a révélé qu’aucun ne pouvait être considéré comme étant de qualité en matière d’intégration de l’égalité des genres, et que la moitié des projets ne comprenaient ni indicateur de suivi désagrégé par sexe, ni indicateur spécifique à l’égalité des genres.
Les panélistes ont clôturé la table ronde en présentant quelques bonnes pratiques :