Focus 2030
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Où en est le droit à l’avortement dans le monde en 2023 ?

Publié le 8 mars 2023 dans Faits et chiffres

L’accès de toutes les personnes qui le souhaitent à un avortement sûr et de qualité est l’un des enjeux des Objectifs de développement durable (ODD). La cible 6 de l’ODD 5, « Égalité entre les sexes », énonce vouloir « assurer l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et procréative et faire en sorte que chacun puisse exercer ses droits en matière de procréation ». Cet ODD, adopté en 2015, n’est pas la première mention dans un texte international des droits sexuels et reproductifs : en 1994, la Conférence internationale sur la population et le développement a reconnu le droit des femmes à contrôler leur propre fécondité, y compris le droit de choisir si et quand avoir des enfants. La Déclaration et Programme d’action de Beijing, adoptée en 1995, a également reconnu le droit des femmes à avoir accès à des services de santé sexuelle et reproductive sûrs et efficaces.

Depuis lors, de nombreux pays ont adopté des lois qui garantissent le droit à l’avortement. Plusieurs types de législations existent, autorisant ou non l’avortement selon des critères variés :

  • Autorisé pour raisons socio-économiques
  • Autorisé pour raisons de santé
  • Autorisé sur demande
  • Interdit sauf pour préserver la vie de la femme
  • Strictement interdit

La carte ci-dessous présente l’état des législations dans le monde en 2023 :

Ainsi, en 2023, l’avortement est autorisé sur demande dans 74 pays et dans 13 pays pour raisons socio-économiques. Ces chiffres sont néanmoins à nuancer : dans certains États fédéraux, comme aux États-Unis et en Australie, les législations varient d’une région administrative du pays à une autre. Des variations existent également concernant les durées de gestation : la grande majorité des pays autorise l’avortement jusqu’à 12 semaines de grossesse, mais ce délai peut-être plus long (il est notamment de 24 semaines au Royaume-Uni). L’avortement est autorisé dans 49 pays pour raisons de santé, dans 42 pays pour sauver la vie de la mère, et il est strictement interdit dans 24 pays.

Ainsi, selon le Center for Reproductive Rights, 41 % des femmes dans le monde vivent dans des pays où la législation sur l’avortement est restrictive. Ces restrictions ont des conséquences importantes sur la vie des femmes : chaque année, l’OMS estime à 39 000 le nombre de décès causés par des avortements non-sécurisés. Cependant, même dans les pays où l’avortement est légal, des obstacles peuvent encore exister, tels que des coûts élevés, des délais d’attente, des exigences de consentement parental ou conjugal, et la stigmatisation sociale.

La question de l’avortement demeure hautement politique et controversée dans de nombreux pays du monde. Malgré des évolutions certaines, un recul des législations est observé dans plusieurs pays du monde, notamment aux États-Unis suite à l’annulation en 2022 de l’arrêt Roe vs. Wade par la Cour suprême qui garantissait constitutionnellement ce droit.

Consultez ce lien pour découvrir le dossier droits des femmes de Focus 2030 dans son intégralité.