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Sondage : Les Français·es et les enjeux climatiques

Publié le 7 décembre 2023 dans Sondages

Décryptage des dernières enquêtes d’opinion à l’occasion de la COP28

En partenariat avec l’University College London (UCL) et l’Université de Birmingham, Focus 2030 mène un programme de recherche-action destiné à analyser les perceptions, attitudes, comportements et ressentis des citoyen·ne·s sur les enjeux de solidarité internationale dans quatre pays : France, Allemagne, États-Unis et Grande-Bretagne.

Intitulé Development Engagement Lab (DEL), ce projet vise à alimenter en données chiffrées les acteurs du développement (ONG, fondations, think tanks, ministères, institutions publiques, organisations internationales) afin de leur permettre de mieux saisir les attentes citoyennes pour mettre en œuvre leurs activités de communication, de mobilisation et de plaidoyer. Les résultats présentés ci-dessous sont issus de plusieurs vagues de sondage administrés par l’institut YouGov entre 2019 et 2023 auprès d’échantillons représentatifs de la population adulte en France (entre 2000 et 6000 personnes interrogées suivant les vagues d’enquête). Marge d’erreur retenue : ±2 %.

Quelles sont les opinions des Français et des Françaises en matière de justice climatique ? Quelle place occupent les changements climatiques dans leurs préoccupations quotidiennes et quelles sont leurs attentes vis-à-vis du gouvernement et de la communauté internationale pour lutter contre les dérèglements climatiques ? Découvrez notre décryptage qui compile à l’occasion de la COP28 les résultats obtenus sur ces enjeux à partir de sept vagues d’enquêtes réalisées auprès d’une population représentative entre 2019 et 2023.

 

Contexte

La 28e Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP28) a lieu à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023. Cette nouvelle rencontre internationale s’engage à établir le premier bilan mondial des décisions (Global Stocktake) prises par les États lors de la COP21 à Paris. Même si le concert des experts les plus avisés ne cesse de répéter que le coût de l’inaction en matière climatique est bien plus élevé que le coût de l’action coordonnée, pertinente et effective, ce qui prévaut depuis que « l’on sait », est très souvent l’inertie, ou à tout le moins, une avancée à (trop) petits pas entre chaque Conférence des parties.

C’est dans ce contexte que la COP28, organisée par les Émirats arabes unis (EAU), est présentée comme l’occasion d’accélérer le passage des énergies fossiles vers des énergies décarbonées. Parallèlement, les Nations unies, les communautés de scientifiques et les organisations de la société civile tentent d’alarmer les gouvernements, les entreprises et les citoyens sur le fait que la trajectoire visant à contenir le réchauffement climatique à moins de 1,5° s’avère déjà un échec annoncé, à moins que des décisions ambitieuses soient prises et suivies d’effets.

La COP28 est également l’occasion de rendre opérationnel le fonds « pertes et dommages » et pour les pays riches d’annoncer des contributions pour l’approvisionner, afin de soutenir la lutte contre les changements climatiques dans les pays les moins responsables des causes et les plus exposés aux conséquences de ces désastres environnementaux. Ce sujet sera particulièrement scruté et mobilisera toutes les attentions.

En pratique, les opinions des citoyen·ne·s sont nourries d’une série de constats devenus scientifiquement incontestables (les désordres environnementaux sont déjà là) et abondamment discutés dans les médias. D’un autre côté, on mesure que les Français·es acquièrent une connaissance de plus en plus précise des causes qui ont mené l’humanité là où nous sommes (réchauffements climatiques, pollutions, destruction de la biodiversité).

Dans le cadre de son projet de recherche-action visant à mesurer les attitudes et aspirations citoyennes sur les grands défis planétaires, Focus 2030 et le Development Engagement Lab ont régulièrement interrogé les perceptions et attentes des Français·es en matière de changements climatiques, de politiques publiques de développement et de justice climatique. Les résultats présentés dans ce décryptage reposent sur des enquêtes menées en 2019 (octobre), 2022 (janvier, juin, novembre) et en 2023 (février, mai, octobre) et réalisées par l’institut YouGov.

Ce qu’il faut retenir :

Pour les Français·es il est clair que les pays les plus industrialisés, dont la France, sont responsables des dérèglements climatiques dont les conséquences sont aujourd’hui majoritairement vécues par les populations et les pays les plus pauvres.

La majorité des personnes interrogées se positionne en faveur d’une action ambitieuse contre les changements climatique et pour la justice climatique.

Un niveau d’éducation élevé est invariablement associé avec une connaissance plus précise des enjeux et à un soutien plus grand en faveur de politiques ambitieuses pour la lutte contre les changements climatiques et la justice climatique.

Pour la moyenne des Français·es, on observe :

  1. Une diminution (récente) des préoccupations environnementales à mesure qu’augmentent les préoccupations économiques.
  2. Un fort soutien en faveur de financements innovants (ISF climatique, taxe sur les transactions financières, taxe sur les superprofits des énergéticiens, etc.) pour financer la lutte contre les changements climatiques.
  3. Une identification de l’accès à la nourriture et à l’eau potable comme les deux enjeux principaux sur lesquels les changements climatiques auront un impact.
  4. Un positionnement en faveur d’une contribution de la France au Fonds « pertes et dommages » pour permettre aux pays les plus vulnérables de financer la réparation des dégâts causés par les catastrophes climatiques.
  5. Une reconnaissance de plus en plus grande du fait que les pays pauvres sont plus affectés que les pays riches par les changements climatiques.
  6. Une perception de l’échelon international (le multilatéralisme) comme le moyen adéquat pour avoir un impact contre les dérèglements climatiques.
  7. En matière d’aide au développement, une priorité accordée au financement des besoins élémentaires (santé, alimentation, eau, éducation) plutôt qu’au climat.


    1 - La perception de l’urgence climatique

Une diminution des préoccupations environnementales à mesure qu’augmentent les préoccupations économiques

Les Français·es ont été invités trois fois par an depuis 2019 à classer une liste d’enjeux dont ils se soucient. Les questions environnementales (climat, environnement, biodiversité, pollution) arrivaient généralement en tête des préoccupations, un peu au-dessus des enjeux économiques (crise, chômage, pouvoir d’achat) jusqu’en octobre 2020, soit au moment où l’inflation post-pandémie a réduit drastiquement le pouvoir d’achat des individus.

Parmi les préoccupations scrutées, on observe donc un recul progressif des enjeux environnementaux par rapport aux enjeux économiques. L’écart entre ces deux préoccupations s’est creusé davantage entre juin 2023 et octobre 2023 : la proportion des Français·es ayant sélectionné les enjeux économiques (57 %) a augmenté de 4 points tandis que la proportion des Français·es ayant sélectionné les préoccupations environnementales (46 %) a chuté de 8 points de pourcentage. On observe le même mouvement des opinions en Allemagne.

En dépit de l’émergence de nouveaux conflits, le niveau de préoccupation à l’égard de « la guerre, des conflits et du terrorisme » n’a pas évolué (terrain effectué entre le 17 septembre et le 17 octobre, soit avant et après l’attaque du Hamas le 7 octobre).



Les épisodes métérologiques extrêmes en tête des événements anxiogènes

Interrogés en mai 2023, soit avant les épisodes météorologiques de l’été 2023 (canicules, feux de forêts, sécheresses/inondations), les personnes interrogées ont identifié les événements dont elles sont les plus susceptibles de se soucier à partir d’une liste. Les conditions météorologiques extrêmes arrivent en tête des préoccupations (sélectionnées par 68 % des personnes interrogées), soit +6 points de pourcentage par rapport à l’hypothèse d’une guerre mondiale, et +14 points de plus que l’hypothèse d’un crise économique mondiale.

Seul un quart des Français·es n’a pas sélectionné la crainte d’épisodes météorologiques extrêmes, une tendance qui s’observe d’autant plus chez les personnes âgées de 18 à 29 ans (+5 points par rapport à leurs aînées).
On observe aussi qu’un niveau d’études plus élevé est associé à une sensibilité plus grande aux épisodes météorologiques extrêmes (écart de 7 points entre les titulaires du baccalauréat et les titulaires d’un Bac+2 et plus).

Enfin, en moyenne 77 % des sympathisant·e·s du centre et de gauche ont sélectionné les événements météorologiques extrêmes parmi les craintes dont ils se soucient le plus, soit bien davantage que les sympathisant·e·s de droite (écart de 14 points).



2 - Connaissances et reconnaissance des impacts des dérèglements climatiques

L’accès à l’alimentation et à l’eau potable sont identifiés comme les deux dangers principaux que les dérèglements climatiques font courir à l’humanité selon les Français·es.

Pour 7 personnes interrogées sur 10 en France, les changements climatiques vont affecter la disponibilité de la nourriture. 65 % d’entre elles estiment également que le climat aura un impact sur l’accès à l’eau potable. En creux, c’est une reconnaissance que les dérèglements climatiques affecteront en priorité les pays pour lesquels l’accès à la nourriture et à l’eau potable est déjà précaire, et que les populations des pays les plus pauvres sont les premières victimes de ces bouleversements.

Les phénomènes migratoires sont identifiés comme le troisième impact le plus probable des changements climatiques. Plus précisément, tout se passe comme si les Françaises et les Français avaient conscience que les changements climatiques sont sur le point de bouleverser l’ensemble de la planète au-delà même des conséquences environnementales (biodiversité, environnements vivables).



Une opinion publique largement consciente que les pays pauvres sont plus affectés que les pays riches par les changements climatiques

Les opinions (ou la connaissance) des Français·es à propos de l’impact inégal des changements climatiques entre les pays riches et les pays en développement a évolué entre octobre 2019 et octobre 2023. Les personnes interrogées sont désormais plus nombreuses à estimer que les pays pauvres (ou en développement) subissent davantage les conséquences des changements climatiques (+7 points de pourcentage entre 2019 et 2023).

Les personnes les plus diplômées sont proportionnellement plus nombreuses à reconnaître que les pays pauvres sont (déjà) les plus affectés par les dérèglements climatiques (écart de +13 points entre les Bac+2 et les non-titulaires d’un baccalauréat).

Sur cette question également, les personnes se classant au centre et à gauche de l’échiquier politique considèrent que les pays en développement souffrent davantage des conséquences des changements climatiques, soit +17 points de plus que les personnes se situant à droite de l’échiquier politiques, qui sont elles plus nombreuses à considérer que tous les pays sont affectés de la même manière (+10 points).




3 - Solidarité et responsabilité climatique

Pour une majorité de Français·es, la France doit contribuer au fonds « pertes et dommages »

57 % se déclarent en faveur d’une contribution de la France au fonds « pertes et dommages » qui vise à compenser les dommages causés par les changements climatiques dans les pays les plus affectés, conformément aux engagements pris lors de la COP27. Presque un tiers des personnes interrogées (27 %) ne sont pas d’accord avec cette affirmation, tandis qu’un quart (23 %) n’est pas en mesure de répondre à cette question.

L’âge n’influe pas sur la distribution des réponses. En revanche, une fois encore, le niveau de diplôme constitue une variable discriminante : les titulaires d’un Bac+2 sont plus nombreux que celles et ceux qui déclarent ne pas avoir le Bac à soutenir cette contribution de la France (écart de 13 points de pourcentage).
Sur cette question, les personnes se déclarant au centre et à gauche de l’échiquier politique soutiennent de manière similaire cette proposition (en moyenne 66 % d’entre elles estiment que la France doit contribuer au fonds). On observe un écart de 28 points par rapport aux sympathisant·e·s de droite.

En analysant les réponses selon le vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, on remarque que les soutiens à Yannick Jadot (EELV) sont proportionnellement plus nombreux (73 %) à se positionner en faveur d’une contribution de la France au fonds « pertes et dommages », soit 8 points de plus que ceux de Jean-Luc Mélenchon (65 %) et 10 points de plus que ceux d’Emmanuel Macron (63 %). 51% des soutiens à Valérie Pécresse se déclarent en faveur de cette contribution, soit une proportion identique à la moyenne des Français·es. C’est au niveau des électeurs et des électrices de candidat·e·s d’extrême droite que l’on identifie une opinion moins favorable vis-à-vis d’une contribution de la France au fonds « pertes et dommages » : 34 % des soutiens de Marine Le Pen et 23 % des soutiens d’Eric Zemmour se positionnent en faveur.



L’évidence de la responsabilité des pays riches dans les dérèglements climatiques

Il semble évident pour la majorité des personnes interrogées (50 %) que les pays riches sont particulièrement responsables des changements climatiques, une proportion dix fois plus importante que celle des Français·es estimant que cette responsabilité incombe aux pays les plus pauvres.

Dans les mêmes proportions, pour une majorité de Français·es, c’est aux pays riches de fournir le soutien financier le plus important pour lutter contre les changements climatiques à l’échelle du monde.

La distribution des réponses à ces deux questions est parfaitement stable entre 2022 et 2023.



4 - La nécessité du multilatéralisme

Résoudre les enjeux relatifs aux changements climatiques relève avant tout de la coopération internationale entre les pays

Intérrogés sur la nécessité de collaborer plus que par le passé à l’échelle internationale, les Français·es sont proportionnellement plus nombreux à soutenir l’idée qu’il faut plus de coopération internationale que par le passé quand il s’agit de s’attaquer aux changements climatiques (58 %) que quand il s’agit de résoudre des « problèmes mondiaux » non spécifiquement mentionnés dans la question (46 %).

Autrement dit, pour les personnes interrogées, les enjeux climatiques et environnementaux relèvent tout particulièrement de la coopération internationale entre les pays. Tout se passe comme si les Français·es reconnaissent l’action internationale coordonnée pour faire face aux défis climatiques.

Cette perspective est partagée quel que soit l’âge ou le genre. Les personnes titulaires d’un Bac+2 ou plus sont plus enclines à reconnaître l’importance de la coopération internationale pour faire face aux dérèglements climatiques (63 %) soit 10 points de plus que celles non titulaires d’un baccalauréat. De même, les personnes se déclarant à droite de l’échiquier politique sont proportionnellement moins nombreuses à identifier la nécessité d’une réponse multilatérale (53 %) que celles du centre (65 %) ou de gauche (64 %).



Réduire les impacts des changements climatiques passe avant tout par l’échelon international

Toute chose égale par ailleurs, les Français·es considèrent que les politiques internationales sont plus susceptibles que les avancées technologiques et les politiques nationales de réduire les impacts des changements climatiques. Interrogés à deux reprises en 2019 et 2023, ce classement demeure stable.



5 - Soutenir des financements innovants

Taxer les superprofits des industries fossiles bénéficie du soutien d’une majorité de l’opinion publique en France

53 % des Français·es se déclarent sensibles à une campagne susceptible d’être menée par des ONG invitant à taxer les superprofits des énergies fossiles (seuls 12 % ne sont pas convaincus). Cette opinion est plus largement partagée chez les titulaires d’un bac+2 (+10 points de pourcentage) et chez les sympathisant·e·s de gauche (+13 points). Les sympathisant·e·s de droite sont proportionnellement moins nombreux à se déclarer sensibles à ce slogan de campagne (-10 points), tout en étant parallèlement plus nombreux à ne pas être convaincus (+14 points).



Taxer les plus riches pour financer la lutte contre les changements climatiques

Une majorité de Français·es (50 %) soutien la taxation des plus riches pour financer la lutte contre les changements climatique. En associant le pourcentage (20 %) de celles et ceux qui n’ont pas d’avis très prononcé sur cette idée, on remarque que 70 % des Français·es seraient d’accord (ou pas opposés) à ce nouvel ISF, tandis que seuls 18 % se déclarent en désaccord.

Les sympathisant·e·s de droite et du centre sont considérablement plus nombreux que celles et ceux de gauche à s’opposer à cet ISF, soit un écart de 25 points. Les sympathisant·e·s du centre soutiennent cet ISF dans les mêmes proportions que les sympathisant·e·s de la droite traditionnelle, soit beaucoup moins que les sympathisant·e·s de gauche (-39 points) et davantage (+14 points) que les Français·es se déclarant « très à droite ».


Taxer les fournisseurs d’énergie pour financer la lutte contre les changements climatiques

Cette question a été posée en novembre 2022, période durant laquelle les entreprises de l’énergie ont vu leurs bénéfices s’accroitre considérablement, du fait de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine. 74 % des Français·es interrogés soutiennent cette idée (ou ne s’opposeraient pas) à ce que les gouvernements des pays les plus riches instaurent une taxe sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les fournisseurs d’énergie. Seuls 13 % des personnes interrogées désapprouveraient cette nouvelle taxe. Tout porte à croire que l’instauration d’un tel financement innovant pour financer la lutte contre les changements climatiques ne constitue donc aucun risque politique en termes d’opinions publiques.




Le changement climatique : un ODD dilué parmi d’autres ODD

Parmi les thématiques des ODD citées susceptibles d’être les plus importantes pour améliorer la situation d’un pays, la lutte contre les changements climatiques (ODD 13) arrive en sixième position, ex-aequo avec la protection de la vie terrestre (ODD 15) et paix, justice et institutions efficaces (ODD 16). Ainsi, pour améliorer la situation « des pays » entendue au sens large, les enjeux climatiques ne sont regardés comme une priorité qu’après une série de besoins spontanément perçus comme élémentaires pour satisfaire le quotidien des populations : la santé, l’éducation, l’eau potable, l’alimentation et le travail.

La lutte contre les changements climatiques est davantage sélectionnée par les Français·es au-delà de 45 ans (+7 points de pourcentage) et par les sympathisant·e·s de gauche et du centre (+7 points par rapport aux sympathisant·e·s de droite).



Selon les Français·es, la protection de l’environnement n’est pas une priorité de l’Aide publique au développement (APD)

Sur une liste de 14 cibles éventuelles de l’APD, les Français·es classent la protection de l’environnement à la neuvième position, soit après les sujets historiquement les plus reconnus en matière de développement : l’eau (ODD6), la santé (ODD3), l’éducation (ODD4) et l’agriculture (ODD2).

Mis en concurrence avec une d’autres enjeux tels que l’égalité femmes-hommes (ODD5), l’état de droit (ODD16) ou le planning familial (ODD3 & 5), la protection de l’environnement (ODD13, 14 & 15) est à nouveau reléguée en périphérie des priorités perçues par les Français·es interrogés en matière d’APD.

 

Conclusion

Ce décryptage des derniers sondages conjointement menés dans le cadre du projet Development Engagement Lab permet d’observer qu’une proportion grandissante de la population française est sensible aux enjeux climatiques.

Ainsi, les Français et les Françaises témoignent d’un soutien marqué en faveur d’une plus grande justice climatique à travers le monde, qu’il s’agisse de mobiliser des financements innovants, de taxer les industries les plus polluantes ou du leadership que la France devrait assumer sur la scène internationale.

Ces enquêtes dévoilent que les messages adressés par les lanceurs d’alerte, journalistes et ONG mobilisés autour des enjeux climatiques résonnent auprès d’une proportion conséquente de la population.

Ainsi, une majorité de Français·es est consciente que les pays les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre sont les plus vulnérables aux changements climatiques et que l’échelle internationale est le niveau le plus pertinent d’intervention pour agir contre les dérèglements climatiques.

Ce soutien a priori en faveur d’une plus grande action du gouvernement et de la communauté internationale pour la justice climatique est parfois délié du niveau de la connaissance de ces enjeux par les Français·es.

Ainsi, 68 % des personnes interrogées déclarent avoir déjà entendu parler de l’Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C d’ici à 2100, dont seulement 29 % qui précise « savoir de quoi il s’agit » alors que cet accord et son suivi font l’objet d’une couverture médiatique alimentant le débat public de manière quotidienne depuis 2015.

 

Ces données sont issues de nos sondages réalisés par l’Institut YouGov et pilotés par l’équipe de recherche du University College London et de l’Université de Birmingham dans le cadre du projet Development Engagement Lab. Information et méthodologie disponible ici.