Publié le 24 avril 2024 dans Décryptages , Actualités
Les conséquences du changement climatique, la pauvreté, les inégalités croissantes, la malnutrition, les conflits armés et les pandémies sont autant de défis qu’il convient de relever dans l’intérêt de la génération actuelle et des générations futures. Or, la coopération internationale, tributaire d’un fragile équilibre entre les puissances est aujourd’hui mise à mal par les multiples conflits à l’œuvre.
C’est dans ce contexte que l’Assemblée générale des Nations Unies organisera le « Sommet de l’avenir (ou Summit for the Future) les 22 et 23 septembre 2024, qui rassemblera États, organisations de la société civile, le secteur privé et la jeunesse.
Intitulé, « Sommet de l’avenir : des solutions multilatérales pour un avenir meilleur », ce Sommet sera l’occasion de réaffirmer les engagements existants vis-à-vis des Objectifs de développement durable (ODD), de la Charte des Nations Unies, de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de l’Accord de Paris, et du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement. Décryptage.
Dans une déclaration adoptée à l’occasion du 75e anniversaire des Nations unies en septembre 2020 les États reconnaissent que « le monde envisagé par les fondateurs de l’ONU il y a 75 ans ne s’est pas encore concrétisé ».
Fort de ce constat, le rapport « Notre programme commun » (2021) du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, appelle à une réunion multi-acteurs qui aura pour objectif de prendre des mesures concrètes pour relever les défis de l’avenir sur la base du multilatéralisme, c’est-à-dire l’adhésion à une méthode de coopération internationale fondée sur le respect d’un système partagé de normes et de valeurs.
Le rapport relève également la sous-représentation des jeunes et des générations futures dans la prise de décision au niveau mondial, alors que d’ici 2030, 60 % de la population mondiale vivra dans des villes et plus de la moitié de ces citadins seront âgés de moins de 18 ans. Le Sommet envisage à ce titre d’examiner la possibilité de nommer un envoyé spécial des Nations unies pour les générations futures, une option que le World Future Council préconise de longue date. Les Nations unies devraient également créer un laboratoire de prospective pour mieux prévoir l’impact des politiques publiques et au fil du temps.
Le Sommet de l’avenir est la concrétisation de décennies de rencontres internationales pour un avenir durable :
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L’objectif de ce Sommet est de convenir d’un document final, intitulé « Pacte pour l’avenir », devant être préalablement adopté par consensus dans le cadre de négociations intergouvernementales, et approuvé par les chefs d’État ou de gouvernement lors du Sommet. Le Pacte pour l’avenir entend mettre en exergue les enjeux suivants :
En vue du Sommet, une commission des Nations unies composée de 60 membres a élaboré et publié en février 2023 les principes de Maastricht sur les droits de l’homme des générations futures « qui n’existent pas encore mais qui existeront et hériteront de la Terre ». Ce document indique que les droits humains tels que le droit à un environnement propre, sain et durable n’ont pas de limites générationnelles.
En septembre 2023, une réunion ministérielle sur le Sommet de l’avenir a fait émerger des principes et résultats clés visés par les États membres à travers onze propositions :
Le projet zéro du « Pacte pour l’avenir » sera également discuté lors de la Conférence de la société civile des Nations Unies qui accueillera 1500 participants à Nairobi, les 9 et 10 mai prochains, et devrait affiner le cadre des négociations en amont du Sommet du futur.
Les 17 et 18 juin prochains, SDSN Portugal organisera une conférence internationale intitulée « Préparer le terrain pour le pacte pour l’avenir ». Cette conférence hybride traitera de plusieurs thèmes à l’agenda des Nations Unies en préparation du Sommet en mettant l’accent sur les défis pour accéder à un avenir durable, la transformation de l’éducation, l’implication des jeunes dans le processus de décision et l’élaboration des politiques ainsi que la valorisation d’indicateurs autres que le PIB.